« La quasi-totalité de ma zone de pâturage a brûlé »
Une douzaine d’éleveurs font paître leurs troupeaux en divers endroits sur le camp militaire de Canjuers, participant ainsi au nettoyage des espaces boisés et embroussaillés. Samedi, lorsque l’incendie s’est déclaré, deux d’entre eux ont été obligés de déplacer leurs bêtes sur le secteur d’Aiguines. Si Damien Gle refuse d’en parler avec la presse, les sapeurs-pompiers l’ont aidé à mettre son troupeau, qui était en danger, en lieu sûr. Patrice Garron, en revanche, témoigne : « À 9 heures, mon père, qui gardait le troupeau du côté du grand canyon, a entendu la deuxième explosion et vu le panache de fumée depuis un point haut. Nous sommes montés à trois pour jauger la situation et on a décidé d’enlever les bêtes du pâturage même si le feu ne venait pas vers nous. Rien ne garantissait qu’il ne tournerait pas, un feu c’est imprévisible ». Faire bouger 240 mères et 300 agneaux n’a pas été simple. « À partir de 11 heures, on les a poussés tout doucement vers la ferme, qui est à 9 km à vol d’oiseau, environ 12 km sur le terrain. Nous sommes arrivés à 20 heures ».
Un parcours sous une chaleur accablante, avec des animaux qui refusent d’avancer et veulent rester à l’ombre. «Onles motivait avec des seaux de grains, ce n’était pas évident. On a fait une pause pour leur apporter en 4x4 une citerne de 1 000 litres d’eau sur une remorque pour les abreuver et les faire repartir. C’était épuisant pour eux et pour nous ».
Remis de ses émotions, Patrice Garron constate : « La quasitotalité de mon secteur de pâturage a brûlé ».