Un squatteur condamné pour la séquestration d’un serrurier à Toulon
Un homme âgé de 23 ans a été condamné, ce mercredi à Toulon, pour son implication dans la séquestration d’un serrurier venu libérer un appartement squatté dans la cité HLM La Grande Plaine à Toulon.
Dans l’après-midi du 27 juillet 2018, cet artisan avait été retenu contre son gré par deux individus dans un logement du bâtiment C1. Le quinquagénaire avait été molesté et menacé avec une arme de poing par un homme qui n’a pas été identifié.
L’autre squatteur, qui a comparu ce mercredi, s’était alors chargé de vider l’appartement pour effacer les traces de la présence des squatteurs.
Une femme par balle blessée
Le menuisier serrurier avait été relâché au bout d’une heure, à la faveur de l’intervention de « la gestionnaire » de l’appartement – sa soeur – qui avait fait appel à ses services. Celle-ci avait, à travers la porte, prévenu les individus qu’elle allait alerter la police.
Les deux hommes avaient alors pris la fuite. L’individu qui tenait l’arme avait tiré vers la soeur du serrurier, 62 ans, blessée au mollet. Si l’auteur du tir n’a pas été identifié, son comparse a été confondu par une trace d’ADN notamment.
Il n’a jamais révélé le nom du tireur. « Ce n’est pas que j’ai peur mais c’est un individu dangereux (...) Je vis tous les jours dans un monde de violence, c’est mon quotidien. »
Des artisans qui « dérangent »
Dans ses réquisitions, le procureur de la République Samuel Finielz a insisté sur «la part de service public » assurée par « les gestionnaires de biens immobiliers, les serruriers, les maçons » qui, en intervenant dans ces zones sensibles, « contribuent à ce que le cadre de vie ne se dégrade pas encore plus » et « dérangent ceux qui veulent installer des trafics ».
En outre, le magistrat a fustigé, en référence au casier judiciaire du prévenu, «une absence totale de volonté de faire autre chose que de s’inscrire sur le chemin d’une délinquance grave et violente ».
En défense, Me Bertrand Pin a de son côté mis l’accent sur la personnalité de son client, « très marqué par un passé traumatique ». «Il ne s’est pas retrouvé dans ce squat pour commettre des délits, il y a été parce qu’il a été viré de chez lui. »
Le tribunal l’a condamné à trois ans de prison, dont la moitié assortie d’un sursis probatoire (obligation de soins, de travailler et interdiction de contact avec la victime), et a décerné un mandat de dépôt.