« Je n’aurais jamais dû prendre de couples sur ma liste »
Les élus ont voté le non-maintien à son poste de l’adjoint aux travaux, suite au retrait de ses délégations par le maire. L’entrée de sa compagne dans l’opposition a pesé dans la balance.
Ambiance plombée, ce mercredi soir, au conseil municipal. Le maire, Arnaud Latil, l’a reconnu avant de clôturer la séance publique : « C’est le conseil le plus difficile depuis deux ans. » La décision de Nicole Reynaud de se « désolidariser » du groupe de la majorité, lors du dernier conseil municipal (31 mai, Ndlr) a ouvert une brèche dans le bloc de la majorité. Son compagnon, Christophe Fioretti, l’adjoint aux travaux, à qui le maire a retiré ses délégations, n’a pas été maintenu dans ses fonctions. La raison ? Sa décision n’est aucunement liée à « des raisons personnelles et à la qualité du travail qu’il a accompli », a d’emblée précisé le maire,
« Ces propos me semblent d’un autre temps »
« Il s’agit de maintenir de la cohésion dans la majorité. Son épouse s’étant désolidarisée de cette majorité, et désormais dans l’opposition, il me paraissait impossible de maintenir ses délégations sans fragiliser le groupe majoritaire, uni et solidaire », a justifié le maire. Au micro, Victor Buson, l’un des plus jeunes conseillers de la majorité, a exprimé son désaccord, tout en répétant son « appartenance au groupe majoritaire ».
Le maire a reconnu « son erreur :
Je n’aurais jamais dû prendre de couples à l’intérieur de ma liste. Je ne peux pas avoir le mari en charge des responsabilités d’adjoint dans la majorité et l’épouse dans l’opposition », a-t-il clairement justifié.
Rappellant que sa décision avait été précédée de discussions et de « recherche de solutions, non acceptées par M. Fioretti ».
« Je suis arrivé à la conclusion, et le regrette, a répété Arnaud Latil, de lui retirer ses délégations. »
Avant le vote des élus à bulletin secret sur son maintien ou non à son poste, l’adjoint au maire, Christophe Fioretti, a souhaité apporter « quelques précisions »:«Il m’a été reproché de ne pas avoir su contrôler ma compagne qui s’est désolidarisée du groupe majoritaire. Ces propos me semblent d’un autre temps. Celle-ci est libre de ses faits, ses gestes, de sa liberté de penser et de vote qu’elle a obtenu comme toutes les femmes en 1944. Et ce n’est sûrement pas moi qui peux le retirer ni vous M. le maire. »
« J’ai essayé d’alerter sur des dysfonctionnements »
Et l’élu d’évoquer « avoir alerté » le maire, « depuis plusieurs mois, sur plusieurs dysfonctionnements qui paraissaient importants ». Il lui a ainsi reproché de n’avoir « jamais voulu entendre (...)». « Je vais continuer à dénoncer ce qui me paraîtra contraire à l’intérêt de tous », a conclu celui qui siégera désormais en qualité de simple conseiller municipal.
« Nous ne pouvons demander à notre collègue Christophe de sortir du groupe majoritaire sur le seul but que Nicole soit dans l’opposition. Je crois fermement en la loyauté de nos deux collègues et trouverai toute tentative de destitution sur ce seul fondement profondément anti démocratique et à contre-courant de l’histoire », a, de son côté, déploré Victor Buson. Le maire n’a pas souhaité apporter de commentaires sur ces deux uniques interventions, de membres de la majorité, rappelant que le motif de sa décision est uniquement dicté « par l’intérêt général ». Les élus ont tranché par vingt et une voix pour ne pas maintenir Christophe Fioretti dans ses fonctions d’adjoint, et cinq voix contre.