« Un beau terrain de jeu »
Il y a trente ans, l’une des premières courses en montagne d’Europe voyait le jour dans les gorges du Verdon. Son créateur et toujours organisateur, Jean Giacosa, ouvre le livre à souvenirs.
Fondateur de l’association Aeria, Jean Giacosa organise le Var Verdon Canyon Challenge depuis sa création en 1993. Amoureux des gorges du Verdon, ce dernier a réussi à faire de l’événement, un rendez-vous incontournable dans le monde du trail. Il explique avec entrain le processus de création de ce projet, complètement fou à l’époque.
Vous avez créé le trail du Verdon en 1993. Comment l’idée vous est-elle venue ?
À l’époque, le trail n’existait pas, on appelait ça la course nature. C’est parti d’une idée que j’ai eue d’associer la randonnée et la course à pied. Je m’intéresse beaucoup à l’histoire des Templiers. Je lisais L’île des veilleurs d’Aflred Weyssen. Il a effectué des recherches dans le secteur du Verdon et c’est ce qui m’a amené à trouver le site.
L’organisation s’était bien déroulée ?
Je n’ai pas construit ça tout seul. J’ai reçu l’aide de Gilbert Hirschy, qui organisait le super marathon du Mont-Blanc. C’était un homme de terrain. Je me suis rapproché de lui et, trois ans après, la course était là. Il a fallu créer des sentiers et tester plusieurs parcours car il fallait faire quelque chose de cohérent. Maintenant, on connaît très bien le terrain.
Les communes alentour n’ont pas eu de mal à accepter la nouvelle ? Les débuts ont étéunpeu compliqués. Les communes ne voyaient pas cette course d’un très bon oeil. Surtout celles des Alpesde-Haute-Provence. Il nous fallait également une autorisation préfectorale. C’était novateur pour eux. On amenait quand même un nouveau sport, dans un espace qui favorise grandement les sports d’eau vive et de grimpe !
Les relations sont-elles meilleures aujourd’hui ? Désormais, nous sommes en très proche collaboration avec les différents services de l’État. Les communes prennent la nouvelle du bon côté. C’est une très belle vitrine pour elles.
La course avait-elle la même forme ? Non. Avant c’était une course en plusieurs étapes. Comme je l’ai dit, il y a eu plusieurs parcours. Nous avons même testé les 100 km. Mais c’était très dur. Le parcours est difficile et très accidenté. Maintenant, il n’y a plus que les parcours de 20, 30 et 60 km. Ce sont nos trois distances fétiches.
Pourquoi rester uniquement sur ces distances ?
Comme je dis toujours, le plus important, c’est la santé des participants. Le terrain est assez chaotique. Il faut être constamment vigilant. On ne peut pas passer au travers de la sécurité. Si un problème arrive, on ne nous fera pas de cadeaux. Le Verdon est un beau terrain de jeu, mais il est difficile à dompter.
Combien de personnes sont attendues ce week-end ? Environ six cents coureurs devraient prendre le départ. Certains peuvent penser que ce n’est pas beaucoup, mais on ne met pas l’accent sur la quantité. L’impact de la Covid-19 laisse forcément des traces. On a compté environ 30 % de participants en moins.
Pour finir, quel est votre objectif cette année ?
Je veux recréer cet esprit de camaraderie et de solidarité. C’est vrai que la situation sanitaire a un peu cassé la dynamique. Mais je pense que nous avons juste besoin d’une année de transition. Mais la patience est la meilleure des vertus.
‘‘ Avant, c’était une course à étapes. Nous avons testé les 100 km mais c’était très dur.”