Var-Matin (Grand Toulon)

Jaloux, il menace de mort le compagnon de son ex

Le tribunal correction­nel de Draguignan a condamné à douze mois de prison avec sursis, un jeune homme qui s’était introduit la nuit dans la caravane de son ancienne amie, à Grimaud.

- V. W.

Médéric C. a beau assurer au tribunal correction­nel de Draguignan qu’il ne serait « jamais passé à l’acte » ,ses paroles font « froid dans le dos », dixit la procureure Laurence Barriquand.

Le 16 juin dernier à Grimaud, le jeune homme de 23 ans s’est introduit en pleine nuit dans la caravane d’O., son ex-compagne. S’emparant d’une paire de ciseaux trouvée sur place, il la réveille et, après lui avoir asséné une gifle et un coup de pied, lui demande de joindre G., son nouveau compagnon. « Appelle ton mec, je vais lui trancher la carotide, reprend Laurence Barriquand. Je m’en fous d’aller en prison. Tu vas moins rigoler demain...»

Ce sont finalement les gendarmes qu’O. va parvenir à contacter. À leur arrivée, Médéric prend la fuite à travers les vignes. Mais sera vite interpellé... en possession d’un cutter.

Durant trois mois, de décembre 2021 à mars 2022, le prévenu avait déjà proféré des menaces de la sorte à O.. Mais, pour ne pas envenimer la situation, elle avait décidé de ne pas déposer plainte. La quinquagén­aire, de 23 ans son aînée, avait eu une relation de quelques semaines avec Médéric, mais y avait mis un terme «caril se montrait jaloux », sans pour autant se montrer violent. Jusqu’à présent.

« Je n’avais pas grand-chose à perdre »

« Quand je l’ai vu le 16 juin à Gassin avec son nouveau compagnon, ça m’a fait quelque chose, avoue le prévenu. J’ai tenté de discuter avec elle, mais ce n’était pas possible...» Il forcera donc la discussion, à sens unique, quelques heures plus tard dans la caravane. « Ce soir-là, je n’avais pas grand-chose à perdre. Je venais de quitter mon emploi, j’étais sans logement. Mais je ne suis pas un criminel. »

Inconnu des services de police comme de la justice, le comporteme­nt de Médéric interpelle le tribunal, d’autant plus qu’il a réitéré ses menaces de mort à l’encontre du nouveau compagnon d’O. devant les gendarmes. « Une relation de quatre mois, c’est assez pour ressentir de fortes émotions. Mais quand c’est fini, c’est fini, tente de lui expliquer Laurence Barriquand. L’expert psychiatre a noté un manque d’empathie. Il faut se mettre à la place de la victime, qui a été réveillée par un homme armé. »

Le tribunal la suit dans sa demande d’interdicti­on immédiate de séjour dans le Var et condamne Médéric à douze mois d’emprisonne­ment avec sursis probatoire, assorti d’une obligation de soin et de travail. Il devra en outre régler la somme de 4 000 euros aux parties civiles, terrorisée­s par toute cette histoire. «Il m’a dit qu’il n’allait pas me lâcher. C’est inquiétant. Je ne me sens pas en sécurité »

lâche O. avant de s’éclipser, main dans la main avec son compagnon.

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(Photo doc V.-m.) Le prévenu s’est notamment vu prononcer une interdicti­on de séjour dans le départemen­t du Var.

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