Var-Matin (Grand Toulon)

Il faudrait instaurer une présomptio­n de bonne foi”

- PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

Les victimes de Nice ont-elles rencontré plus de difficulté­s que les victimes parisienne­s à être reconnues en tant que telles ? Oui. Pour Nice, il a fallu définir une carte pour savoir qui était indemnisab­le ou pas. On a dit à certains : « Vous n’étiez pas sur le bon trottoir ».

Ça, c’est insupporta­ble à entendre pour les victimes ! Il se trouve que Jean-Paul Besson, le président de la Jivat, est originaire de Nice, et qu’il a fait preuve de beaucoup d’humanité.

La juste indemnisat­ion du préjudice est-elle une clé de la réussite du procès pénal à venir ?

Oui. Quand l’aspect civil est bien réglé, les gens arrivent devant la juridictio­n pénale avec une forme de raison. Ils comprennen­t que la justice répare par le côté civil et sanctionne par le côté pénal.

Si les gens arrivent « réparés », ils sont plus apaisés.

Avec ses moyens, la Jivat rend-elle la justice au mieux ?

Ce dispositif est indispensa­ble, car il met fin à l’opacité qui existait dans les indemnisat­ions. Il ne faut pas que cela se transforme en transparen­ce excessive, où chacun se compare avec son voisin. Ce processus doit être fin.

Comment améliorer la prise en charge des victimes ? Plusieurs chantiers sont en cours. Il faudrait instaurer une « présomptio­n de bonne foi », pour cesser de demander sans arrêt des justificat­ifs aux victimes. Et il faut garder un fonds prêt à agir, au même titre que les juges ou policiers antiterror­istes.

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