À Brignoles, la dissidence d’un monastère
Le diocèse de Fréjus-Toulon s’efforce de jouer l’apaisement alors que les plus hautes autorités du Vatican ont placé l’évêché – dont le territoire comprend le département du Var et les îles de Lérins (Alpes-Maritimes) – sous surveillance. Faut-il y voir un gage de fidélité au Saint-Siège ? Mgr Dominique Rey a annoncé la dissolution de « l’association publique de fidèles “Monastère Saint-Benoît” », à Brignoles. Il faut dire que cette communauté, adepte du « rite ancien » et accueillie à bras ouverts il y a une dizaine d’années, avait placé la barre très haut en annonçant l’ordination de deux prêtres en avril, en dehors des règles durcies en juillet 2021 par le pape François qui souhaite faire entrer les « traditionalistes » dans le rang de Vatican II – réforme (1965) héritière de la véritable « tradition », selon le pape. Ainsi, deux moines de SaintBenoît, Alcuin Reid et Ildephonse Swithinbank (dans un premier temps suspendus par l’évêque), auraient été clandestinement ordonnés en avril, à l’étranger, par un mystérieux prélat. Un acte de désobéissance assumé, « en raison d’une “crainte substantielle et grave” que le Saint-Siège (...) mette en péril notre capacité à continuer à vivre nos vocations », indique le monastère dans un communiqué.
La communauté dont l’influent leader ne cache pas ses positions critiques vis-àvis du pape François, 85 ans, indique qu’elle continuera à vivre « fidèlement [ses] voeux » en attendant «des temps meilleurs ». « Cela reste notre résolution. Notre vie monastique à Brignoles se poursuit sans relâche dans la fidélité à notre vocation selon les voeux que nous avons prononcés devant le Dieu toutpuissant. »
« Le diocèse n’a aucun contrôle sur les biens du monastère, qui sont la propriété de l’association civile du monastère. Ils continueront à être utilisés conformément à ses objectifs établis selon la loi et les intentions de nos bienfaiteurs. »