Tétraplégique, Raphaël a besoin d’un véhicule adapté
Après un accident de trampoline en février 2020, cet Antibois a perdu l’usage de ses membres. Sans voiture adaptée, il a besoin de faire appel à une ambulance pour ses trajets : une galère.
Dans moins d’un mois, il soufflera sa vingt-troisième bougie. La vie ? Il n’a jamais douté qu’elle était devant lui. Et ce n’est pas l’insouciance de la jeunesse qui parle pour Raphaël Blaes. Mais plutôt sa force de caractère. Depuis le 25 février 2020, il y a un avant, il y a un après. « J’ai eu un accident après un saut en trampoline », résume l’Antibois, qui a perdu l’usage de ses membres. Tétraplégie. Lui, il dit juste « tétra ». Parce qu’il en parle sans fard, sans pathos.
Toujours entouré
« J’ai toujours été très entouré, par ma famille, par mes potes. C’est super important », souligne celui qui n’a jamais voulu se laisser engloutir par les idées noires, les pensées sombres. « Quand tu te réveilles en réanimation à l’hôpital Pasteur de Nice, tu comprends rapidement ce qu’il se passe. »
En clair : deux choix s’offrent. Soit lâcher la rampe, soit la tenir fermement, quitte à la plier. Raphaël Blaes a choisi la deuxième option : « Je suis jeune. Je n’allais pas tout laisser tomber comme ça. D’autant plus que j’ai toute ma tête. Certains n’ont pas ça… »
Une considération qui change clairement la donne.
En rééducation à Giens, il découvre un autre monde. Exit sa classe de première année BTS comptagestion au lycée : il entre dans un univers hospitalier. Rencontre avec des destins liés à des sorties de route. Propres et figurées. Frac- tures et résiliences.
Ce n’est pas la fin
Il travaille pour s’approprier ce nouveau corps, pour s’exprimer : « Je l’ai assez bien accepté, si on peut dire les choses comme ça. »Il a pu voir qu’ici, ce n’était pas la fin. Mais le début d’autre chose. « Au centre, j’ai vu des gens plus âgés qui sont depuis des années dans ce quotidien. Ils font de la photo, voyagent, sortent, ils ont une vie quoi ! » Devant ces nouveaux visages, il entrevoit les possibilités d’un futur conjugué à un temps que peu connaissent. Du genre optimiste, il sait que le mental fait beaucoup, fait tout. Et c’est aussi pour cela qu’il envisage de se tourner professionnellement dans cette voie. Le genre groupe de parole « où on se met tous en rond pour se regarder et pleurer », c’est tout sauf son truc. « J’ai vu des gens qui se retrouvaient dans ma situation être au fond du trou. J’aimerais les aider, les soutenir, les accompagner. » Un projet. Un de plus. Le handicap, oui. Mais il n’y a pas que ça. Il y a le rap aussi, beau- il y a clairement une énorme coup. « Avec un ami, on a monté marge de progression. L’idéal ? « Il un compte Instagram – baptisé Ex- me faudrait un véhicule adapté. » plorappeur – pour mettre en lumière Cet ancien basketteur sourit : « En des rappeurs qui gagnent à fait, si j’étais plus petit, je rentrerais être connus. » Sans surprise, c’est dans un Kangoo. Mais là, ça ne donc à la soirée urbaine du festival passe pas. » Même s’il manoeuvre musical des Nuits Carrées qu’il comme un pro son fauteuil pour s’est rendu avec ses amis, histoire emprunter l’ascenseur de sa résidence, de profiter de l’affiche avec Sopico, il lui faut une voiture avec Disiz. Bref, une bonne soirée. un autre format que celles sur le marché.
Habitant chemin Saint-Claude, il Mais ça coûte cher. 10 000 euros, prend sans problème les transports facile. « Et encore, on parle juste en commun : « C’est bien fait, d’un véhicule où je peux être simple là-dessus je suis autonome, c’est passager », soutient le jeune cool. » C’est lorsqu’il faut se rendre homme, touché par l’implication plus loin que les choses se gâtent. de son ancienne voisine dans Suivi à Arnault-Tzanck à Saint-Laurent-du-Var, il doit obligatoirement faire appel à une ambulance pour s’y rendre. « Ce n’est vraiment pas évident... » Les déplacements, c’est vite la galère quand on sort du périmètre d’Antibes.
Une cagnotte en ligne
Autant dire que niveau autonomie, l’amélioration de son quotidien. Cette dernière a lancé une ca- gnotte de financement participa- tif. Rebecca y raconte le parcours de Raphaël, son envie de vivre. Et invite les internautes à donner la somme de leur choix pour lui acheter un moyen de transport afin de faciliter les trajets.
Bientôt une opération
Un nouveau pas. Avec, dans l’idée, celle de reprendre le volant, un jour : « Avant, je conduisais. J’ai le permis B bien sûr. Mais il va falloir que je fasse une formation pour apprendre à maîtriser un véhicule avec les commandes adaptées. J’ai regardé des vidéos, en vrai, ça a l’air stylé. »
L’avenir ? Même pas peur. Ça ne peut qu’être mieux. « J’attends une opération pour retrouver la mobilité de mes bras, notamment du biceps. » Et après ? « On m’a parlé de ping-pong adapté. J’ai trop envie de reprendre le sport. » Accélérer, passer d’autres vitesses. Non, décidément, Raphaël Blaes n’a pas le temps de s’apitoyer. La vie est bien trop précieuse pour ça.