Alfred Courmes exposé, un peintre « inclassable »
Après Michel Darluc, le désormais célèbre naturaliste provençal qui a eu le droit à un hommage tout au long du printemps, c’est au tour du peintre Alfred Courmes. Un séduisant provocateur, dont l’histoire est liée au territoire, tête d’affiche d’un des principaux rendezvous culturels de l’été au Lavandou dans le centre d’art de la villa Théo – jusqu’au 10 septembre 2022. Exposition voulue par Raphaël Dupouy, attaché culturel de la Ville, qui, par la régulière variété de ses choix, offre la découverte de multiples talents dont cette nouvelle touche artistique.
Une culture en plein essor
Dans un résumé sur la vie d’Alfred Courmes, né à Bormes en 1898, fils d’un officier de marine, ayant vécu sa jeunesse au Lavandou, ce spécialiste rappela entre autres que « des peintures et dessins enseignés à la manière cubiste, l’artiste s’émancipera de cette doctrine picturale pour un réalisme plus personnel. Il développera alors une peinture originale poussant l’humour jusqu’au cynisme... Nousmêmes avons choisi l’oxymore ‘‘Séduisant provocateur’’ pour titre de notre exposition. Disciple de Roger de La Fresnaye, il n’a pas hésité à brocarder et détourner des thèmes mythologiques ou chrétiens en référence à la peinture classique, comme des images publicitaires et des photographies de journaux à sensation empruntées à son époque. Le tout dans un geste, une palette et un sens de la composition d’une grande modernité. Il a peint pratiquement jusqu’à sa mort en 1993 à Paris. Nous sommes heureux de lui rendre hommage en une vingtaine d’oeuvres ; des premiers dessins et aquarelles entre 1920 et 1925 au Lavandou, puis à Ostende et à Paris où il s’installa en 1930 ».
À l’issue du vernissage, le maire, Gil Bernardi, salua l’artiste « bizarre, inclassable, anarchiste excentrique, de l’illusion à l’allusion en transcription érotique... Alfred Courmes, ne laisse pas indifférent dans la provocation mais, surtout, dans l’intense recherche de nouvelles bases de peinture originale à contre-courant des modes ». Il en profita pour féliciter l’attaché culturel de ses choix toujours renouvelés « pour une culture en plein essor nous ouvrant le chemin tortueux de l’art ».