Var-Matin (Grand Toulon)

Feu d’artifice à Cholet : deux morts dont un enfant

Une enquête pour homicide involontai­re a été ouverte hier pour tenter d’expliquer comment un frère et une soeur, âgés de 7 et 24 ans, ont trouvé la mort jeudi après un « incident de tir ».

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Un garçon de 7 ans et sa soeur de 24 ans, venus avec leur famille, ont trouvé la mort jeudi soir à Cholet (Maine-et-Loire) lorsque plusieurs projectile­s ont frappé les spectateur­s à quelques dizaines de mètres du pas de tir, dans des circonstan­ces qui restent à éclaircir. Un proche de la jeune femme, âgé d’une trentaine d’années, a été grièvement brûlé. Il a été transporté dans une unité spécialisé­e de l’hôpital de Tours et ses jours ne sont plus en danger, selon le procureur de la République d’Angers Eric Bouillard. Six autres spectateur­s, dont les parents des deux victimes, ont été plus légèrement touchés. Au lendemain de l’accident, « on a fait le point sur la partie réglementa­ire », a déclaré le procureur de la République d’Angers, Eric Bouillard, précisant que l’enquête était désormais ouverte pour homicide et blessures involontai­res. Le spectacle était organisé par une associatio­n, Cholet Événements, qui travaille depuis de nombreuses années avec la société bretonne HTP, basée à Guichen (Ille-et-Vilaine), a indiqué le magistrat. Pour ce type de spectacle, « la réglementa­tion est très claire », a-t-il poursuivi. Il est prévu notamment « un périmètre de sécurité et d’exclusion du public », une zone qui, dans le cas présent, était fixée à «150m» du pas de tir. « Il appartient ensuite à l’organisate­ur de faire respecter ce périmètre », a ajouté Eric Bouillard.

« Un départ de feu sur le pas de tir »

Un expert va être désigné concernant le sinistre et «on doit encore entendre les victimes ainsi que les personnes en charge de la sécurité » ,aprécisé le procureur d’Angers. Les organisate­urs «ont eu conscience qu’il y avait eu quelque chose d’anormal » mais ils « n’ont pas nécessaire­ment eu conscience tout de suite que quelque chose de grave venait de se passer », a-t-il souligné, interrogé sur le fait que le feu d’artifice soit allé à son terme. Selon Sandy Beauvois, 25 ans, cariste à Cholet, « nous étions une centaine de personnes à 50 mètres du pas de tir » quand le drame s’est produit. « Un dispositif de mise à feu s’est peut-être couché au sol car nous avons vu un départ de feu sur le pas de tir, 10 secondes plus tard, une fusée est venue exploser au milieu de la foule », a-t-il raconté.

Des pans d’herbe prennent feu, des gens crient, un début de panique gagne une partie de l’assistance proche du pas de tir tandis que les secours prodiguent les premiers soins aux victimes sur place. L’enquête, confiée à la Sûreté départemen­tale du Maine-etLoire et au commissari­at de Cholet, a débuté dès hier matin, avec notamment l’audition des artificier­s sur place et des organisate­urs. Plusieurs dizaines de personnes avaient assisté au feu d’artifice en se plaçant juste derrière les grillages autour du stade où se déroulait l’événement, à l’opposé de la place principale où se massait le gros des spectateur­s. La société HTP a estimé hier que la zone de l’accident était en théorie « interdite au public ».

« Un dysfonctio­nnement a eu lieu lors du tir, entraînant la projection des produits contenus dans les tubes en direction d’une zone interdite au public, à l’opposé de la zone spectateur­s », a-t-elle déclaré dans un communiqué. Le maire de Cholet, Gilles Bourdoulei­x, a pour sa part affirmé que le dispositif de sécurité avait été fait dans les règles. « Nous avons mis en place un périmètre effectivem­ent, enfin, les organisate­urs avec la société d’artificier­s. À ma connaissan­ce, il n’a pas été remis en cause par qui que ce soit ».

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(Photo PQR/Le Courrier de l’Ouest) Les enquêteurs se sont déployés après l’accident sur les lieux du drame.

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