Star Academy
Retour au château. Ou du moins sous les ors de l’Assemblé nationale. Comme le programme qui a fait les beaux jours de TF1 dans les années 2000 et dont le premier épisode version « revival » sera diffusé ce 15 octobre, les députés sont revenus sur les bancs de l’hémicycle avec fracas. Et il va sans dire que chacun entend être la star de cette académie parlementaire. C’est dans les oppositions, bien sûr, que les voix se font le plus entendre. Des refrains discordants, selon les groupes, évidemment. Il y a les dissipés, parfois fort insolents à dessein, dont on a vite compris qu’ils étaient décidés à rendre les profs, pardon, les ministres, chèvres. Sans chanter du Marie-Paule Belle mais plutôt branchés «Ah, ça ira ». De quoi mettre de l’ambiance – ou un « sacré bordel » selon ses opinions – dans un palais Bourbon qui, avouons-le, a toujours été le théâtre d’impétueuses diatribes et de bruyantes réactions réprobatrices. Façon… cour de récréation, lors des traditionnellement très animées questions au gouvernement. Une partition assumée. Assumé aussi jusqu’ici, le comportement opposé de l’autre côté de l’échiquier politique, pour ceux qui s’étaient presque fait un devoir de renvoyer l’image de bons élèves disciplinés. Sur un répertoire plus Un ange frappe à ma porte que Salsa du démon, après ce que l’on a coutume d’appeler la dédiabolisation. Une stratégie mise en place afin de faire mentir ceux qui promettaient, avec leur entrée remarquée à l’Assemblée, le chaos. Sans en arriver à cette extrémité, hier, le château (de cartes) s’est donc quelque peu effondré. Jeu de scène musclé en mode
« j’distribue les swings et les uppercuts » (Shebam ! Pow ! Blop ! Wizz !). Et la directrice du château, ou plutôt la présidente de l’Assemblée, a dû sévir. Yaël Braun-Pivet n’a ainsi pas hésité à distribuer les mauvais points en multipliant les rappels à l’ordre. Pour deux élus du Rassemblement national, mais aussi... pour une députée de la majorité relative Renaissance (lire ci-dessus). Pas la même chanson. Ni le même tempo, qui semble s’accélérer dans cette nouvelle saison d’une Assemblée nationale plus que jamais vitrine de l’action des politiques. Une Star Academy dans laquelle chacun voudra briller jusqu’à la grande finale. Et dont l’ultime vote du public – sauf coup de dés « dissolvant » – aura lieu dans 5 ans. De quoi pour tous, d’ici-là, s’exposer un peu plus
Au Soleil de la notoriété.
« Il va sans dire que chacun entend être la star de cette académie parlementaire. »