Le G7 va « demander des comptes » à Poutine
Les dirigeants ont à nouveau condamné « de la façon la plus véhémente possible » ces « attaques aveugles contre des populations civiles innocentes ».
La Russie a revendiqué hier de nouvelles frappes « massives » sur les infrastructures ukrainiennes, pour lesquelles le G7, réuni en urgence, a promis de « demander des comptes » au Président russe Vladimir Poutine. Lundi déjà, des bombardements russes d’une ampleur inégalée depuis des mois avaient touché Kiev (pour la première fois depuis le 26 juin) et d’autres villes d’Ukraine, faisant au moins 19 morts et 105 blessés et suscitant un tollé international. Hier, la Russie, qui a essuyé de nombreux revers militaires récemment, a poursuivi ses tirs, de moindre ampleur, frappant notamment très loin du front les installations énergétiques de l’Ouest ukrainien.
Avertissement à la Biélorussie
En réunion virtuelle avec le G7, le Président ukrainien Volodymyr Zelensky lui a demandé de l’aider à créer un
« bouclier aérien » au-dessus de l’Ukraine, prévenant que
« le dirigeant russe, qui est en fin de règne, a encore les moyens d’une escalade », selon le texte en anglais de son discours diffusé par la présidence ukrainienne. Déplorant dans un communiqué « la stratégie russe d’escalade délibérée » et sa « rhétorique nucléaire irresponsable », le G7 a condamné «dela façon la plus véhémente possible » ces « attaques aveugles contre des populations civiles innocentes » qui sont «un crime de guerre », promettant de « demander des comptes au Président Poutine ».
Le G7 a également prévenu la Biélorussie que la création d’une force militaire commune entre Moscou et Minsk constitue « l’exemple le plus récent de (sa) complicité » avec la Russie dans la guerre contre l’Ukraine. M. Zelensky a réclamé aux sept pays les plus riches une mission d’observation internationale à la frontière entre l’Ukraine et la Biélorussie.
Hier, Minsk a assuré que la force commune russo-biélorusse était « purement défensive ». Seul allié de Moscou dans cette guerre, sans avoir toutefois envoyé ses troupes en Ukraine, le Président biélorusse Alexandre Loukachenko a justifié l’initiative en accusant Kiev de préparer une attaque contre son pays.
En Ukraine, la ville de Zaporijjia (sud), proche du front et pilonnée par les Russes ces dernières semaines, a essuyé hier, selon les autorités ukrainiennes, une salve de 12 missiles S-300 sur des infrastructures « civiles », faisant un mort.
De nouvelles frappes russes meurtrières ont touché la région de Zaporijjia hier soir, selon le chef adjoint de l’administration présidentielle Kiril Timochenko.
Kiev a été épargnée. Mais l’opérateur électrique desservant la capitale, DTEK, a annoncé que, faute de puissance, des coupures de courant régulières allaient affecter différents quartiers, au moment où l’hiver approche et que les Ukrainiens craignent des pénuries d’eau, de chauffage et d’électricité. Le gouvernement ukrainien a appelé la population à « limiter » sa consommation d’électricité.