Var-Matin (Grand Toulon)

Sécheresse : 85 communes en alerte renforcée

Dernier niveau avant le stade maximum de crise, il concerne les zones Gapeau et Argens avec des répercussi­ons sur les secteurs voisins, où s’applique désormais le principe de solidarité.

- A souligné le préfet. RÉGINE MEUNIER rmeunier@nicematin.fr

Les pluies du week-end n’ont pas amélioré la situation hydrique du Var et n’ont pas permis de rattraper le déficit d’avril. Le départemen­t vit une situation de sécheresse, dont l’intensité est en avance de trois mois par rapport à 2022. Sur la saison de recharge 2022-2023, de septembre à mars, le cumul moyen pluviométr­ique est de 379 mm alors que la normale est de 621 mm, soit un déficit est de 39 %. Ce qui a amené le préfet Évence Richard à annoncer hier le passage en alerte renforcée des zones Gapeau et Argens. 85 communes, soit plus de la moitié du Var, sont concernées. L’alerte renforcée est l’avant-dernier niveau avant celui de crise sur une échelle qui en compte quatre : vigilance, alerte, alerte renforcée et crise. L’alerte renforcée s’accompagne de mesures de restrictio­n et d’interdicti­on d’usage de l’eau : interdicti­on d’arroser les pelouses et les massifs fleuris ; arrosage des jardins potagers interdit entre 8 heures et 20 heures, avec de surcroît une réduction des prélèvemen­ts de 40 %.

« Pelouse et bégonias sont moins prioritair­es que les poireaux », a indiqué Évence Richard. Le lavage de véhicules est interdit, comme le remplissag­e des piscines et spas privés, sauf remise à niveau et premier remplissag­e, seulement si le chantier a débuté avant les premières restrictio­ns. Le détail est sur le site var.gouv.fr.

Solidarité amont/aval

Le comité ressource en eau (CRE), qui se réunit régulièrem­ent sous l’égide du préfet, a décidé d’appliquer le principe de solidarité amont/aval. Une décision qui fait suite aux critiques l’an dernier « de l’amont sur l’aval, au motif que dans la montagne on se serre la ceinture tandis que le littoral a les robinets ouverts », a justifié Évence Richard. De fait puisque les zones Gapeau et Argens passent en alerte renforcée, les zones fleuves côtiers ouest et Giscle-Môle passent en alerte, avec également des restrictio­ns

et interdicti­ons d’usage. En particulie­r, les douches de plage ne pourront être utilisées.

À ce jour, 23 communes sont en vigilance, 43 en alerte, 85 en alerte renforcée et 2 communes sont en crise, à savoir Riboux et Saint-Zacharie

dans la zone HuveauneAm­ont.

Tensions sur l’eau potable

Treize communes sont en tension sur l’eau potable. Cela concerne environ 30 000 habitants, notamment du Pays de Fayence et de la Provence verte. Elles s’emploient à sécuriser leur alimentati­on en eau potable mais rien n’est gagné. Au point que certaines ont décidé de geler les permis de construire pour ne pas avoir plus d’habitants à « abreuver ».

Partout dans le départemen­t les sols sont secs. « Depuis le 10 avril, l’indice d’humidité des sols superficie­ls est très proche du record bas pour la saison. Le record datant de 2022 », indique la préfecture du Var. Et selon Météo-France, il n’y a pas de signal de pluie notable dans les quinze prochains jours. De quoi se poser des questions sur l’avenir du Var, ses équipement­s, ses options économique­s, etc. « Le départemen­t est très dynamique et très touristiqu­e. Si ces sécheresse­s deviennent structurel­les et continuell­es, elles auront un impact sur la démographi­e et le développem­ent »,

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La carte dévoilée par la Préfecture du Var pour décrire les zones en tension.

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