Une rescapée des camps de la mort a témoigné au collège
Esther Sénot, rescapée du camp d’Auschwitz-Birkenau, a apporté son témoignage bouleversant aux élèves de 3e du collège Joliot-Curie La rencontre a été organisée par les professeurs d’histoiregéographie Laure Condomines et Marianne Di Costanzo, en présence du principal, Philippe Humbert. Les élèves ont écouté pendant 2 h dans un silence empreint d’émotion le récit et les souvenirs qu’Esther, 95 ans, a évoqués avec une précision telle qu’ils nous semblent d’hier.
La volonté de survivre
Esther est née en Pologne, dans une famille juive qui, face à la montée de l’antisémitisme, a décidé d’émigrer en 1930 en France, « la patrie des Droits de l’Homme ». « En juillet 1942, une partie de ma famille a été arrêtée lors de la rafle du Veld’Hiv », a-t-elle expliqué. Esther est enfermée dans le camp d’internement de Drancy, d’où elle sera déportée le 2 septembre 1943, par le convoi 59, vers Auschwitz-Birkenau. À l’arrivée, les coups de matraque, les chiens, la sélection. Esther, désignée apte au travail, intègre le camp ? Déshabillée, rasée, tatouée du numéro 58319, elle est affectée aux travaux forcés. Et là, miracle elle retrouve sa soeur, arrêtée avant elle et qu’elle ne reconnaît pas au vu de son état, mais à qui, sur son lit de mort, elle va promettre de survivre et de raconter .....
En mai 1945, Esther et quelques camarades s’échappent et se réfugient dans un hôpital de campagne. Elle a 17 ans et ne pèse pas plus que 32 kg... Son témoignage se termine par un message dans lequel elle dénonce « la haine, le racisme, l’antisémitisme » et prône « la paix et la démocratie. Vous devez être des passeurs de mémoire », conclut-elle en s’adressant aux élèves. 1. Accompagnée de Franck Laussel, président de l’AFMD Var (Association des familles pour la mémoire de la déportation) ; MarieJosée Lapourielle, présidente du Souvenirs Français ; et de membres de la FNDIRP (Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes).