Et si la « puff » était
Le ministre de la Santé, François Braun, s’est prononcé cette semaine en faveur de l’interdiction de la « puff », cette cigarette électronique jetable aux saveurs fruitées et à usage unique est très prisée des adolescents.
Vous avez sûrement entendu parler de la « puff », une cigarette électronique jetable à usage unique, commercialisée en France depuis 2021, et qui fait – beaucoup – parler d’elle ces derniers mois. La dernière déclaration en date ? Celle du ministre de la Santé, François Braun, qui s’est dit favorable à son interdiction, parce qu’elle amène « une partie jeune de notre population vers le tabagisme ». « Le tabagisme, c’est un fléau, c’est 75 000 morts par an, je le rappelle », a-t-il précisé sur France Inter. Le gouvernement entend « travailler avec les parlementaires » pour aboutir à cette interdiction qui pourrait figurer dans la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale ou dans « d’autres lois avant la fin de l’année ».
Le Sénat avait statué, en novembre 2022, sur une taxe dissuasive sur les cigarettes électroniques à usage unique, en instaurant une catégorie fiscale spéciale, mais le gouvernement ne l’avait pas retenue. La mise au ban de la « puff » pourrait s’inscrire, toujours selon le ministre, dans le cadre du nouveau plan anti-tabac du gouvernement, prévu sur la période 2023-2028.
Qu’est-ce qu’une « puff » ?
C’est une cigarette électronique jetable à usage unique, au packaging coloré et aux saveurs sucrées ou fruitées (fruits rouges, icecream fraise, raisin glacé, marshmallow, bubble gum, cola ou chocolat).
Son prix varie entre 8 et 12 euros pour 500 bouffées. Elle s’achète dans les bureaux de tabac, certains supermarchés, dans des magasins spécialisés en vapotage et sur Internet.
Est-elle dangereuse pour la santé ?
Certaines « puff » peuvent contenir jusqu’à 5 % de nicotine, signale l’Académie de médecine dans un communiqué qui date de février. « Elles peuvent alors augmenter le risque de dépendance, comme tous les produits de tabac. » Pour les « puff » sans nicotine, le risque est d’induire un phénomène de dépendance au geste de vapotage, qui peut représenter un nouveau mode d’entrée dans l’addiction à la cigarette.
Un piège pour mineurs ?
Si la cigarette électronique est interdite aux mineurs, la « puff » constitue un
« piège particulièrement sournois pour les enfants et les adolescents », dénonce l’Académie de médecine. Les stratégies de marketing
« agressives à destination des jeunes, voire des très jeunes, notamment sur les réseaux sociaux », sont pointées du doigt par un collectif de plus de vingt médecins, tabacologues et défenseurs de l’environnement, qui a publié une tribune dans Le Monde ce dimanche 30 avril : « Outre sa taille et ses emballages de couleurs vives, ce sont les arômes proposés, proches de ceux de confiseries, qui sont particulièrement révélateurs. »
Elle bénéficie ainsi d’une image inoffensive, qui fait grimper sa cote de popularité : 13 % des 13-16 ans l’ont déjà testée, selon un sondage réalisé en 2021 par l’Alliance contre le tabac.