Var-Matin (Grand Toulon)

Le match de la dernière chance

En s’inclinant la semaine dernière contre un concurrent direct, le Sporting, qui navigue dans une série de sept matchs sans victoire, s’est « offert » un match couperet dans l’optique du maintien.

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Le Sporting ne gardera pas un souvenir impérissab­le de cette période mars-avril 2023. Engagée depuis plusieurs mois dans la lutte pour son maintien en National 2, la formation Azur et Or a cru à un incroyable come-back après son succès contre Aubagne (3-1), le 25 février, lorsque Nassim L’Ghoul, son meneur de jeu, marchait sur l’eau. Problème, la disette comptable (seulement deux points en sept matchs) est passée par là. Le staff d’Eric Rech, limogé début avril, en a fait les frais. Pire, toutes les équipes du bas de tableau (hormis Sète) se sont donné un bol d’air au classement.

Ces résultats placent l’équipe de Teddy Bertin dans une situation précaire. À quatre semaines du gong, le maintien reste accessible mathématiq­uement. Une seule victoire sépare les Toulonnais de la dixième place, détenue pour l’heure par Louhans-Cuiseaux.

Bertin : « Je ne fais pas de sentiment »

Mais Alès pourrait récupérer prochainem­ent des points sur tapis vert (1), ce qui repoussera­it l’écart. Quant à la place de meilleur onzième (lire ci-contre), elle reste très loin du Sporting, auteur d’un parcours chaotique. Conséquenc­e, les Toulonnais vont devoir faire une razzia sur les dernières sorties de la saison pour espérer

un maintien miracle. À commencer par ce soir, le match de la dernière chance. « On sait qu’on n’a plus le choix, qu’il faut gagner, lâche l’entraîneur toulonnais. Arrêtons de relancer ceux qui sont derrière nous. »

Pas assez « méchants », « tueurs », « efficaces », ses joueurs ont laissé filer un point la semaine dernière, à Saint-Priest (1-2), où ils ont donné

le but sur une ultime « saute de concentrat­ion. On a une équipe qui doute beaucoup. Je le vois tous les jours, il y a trop de précipitat­ion sur le dernier geste, même à l’entraîneme­nt. »

Sans compter la décision administra­tive pour Alès, il reste douze points à empocher. Le salut viendra de ses atouts offensifs, au moins « ceux qui seront concernés ». Dans le pays lyonnais, des attaquants se sont montrés. Zoumana Simpara, exemplaire en équipe réserve, a marqué un but finalement refusé au profit d’un penalty. Et c’est Abdoulaye Diallo qui a converti l’offrande, inscrivant son onzième but en championna­t.

« Je ne fais pas de sentiment. Si tu n’as pas envie d’être là, tu restes à la maison, cingle Bertin. C’est le collectif qui nous sauvera, pas le talent. À Saint-Priest, on fait un bon match mais ils se sont bien battus pour arracher la victoire. Eux, le sursaut d’orgueil, ils l’ont montré. » Vexé de perdre « sur un but de merde », l’entraîneur a secoué les habitudes cette semaine, avec deux journées à deux séances et repas collectifs obligatoir­es. Pour dégotter, notamment, ce supplément d’âme. « On n’est pas loin, c’est ça le pire. On développe du jeu, sans balancer, en repartant de derrière, en trouvant des espaces entre les lignes. C’est dommage mais c’est aussi ce qui arrive quand tu vis une saison difficile. »

PIERRE-MICKAËL AYI

1. Actuel onzième du Groupe C de National 2, l’Olympique d’Alès joue le maintien, notamment après avoir été sanctionné d’un retrait de cinq points par la commission fédérale de contrôle des clubs de la DNCG. Afin de faire annuler ou réduire cette décision, le club désormais entraîné par Hakim Malek a saisi le Comité national olympique et sportif (CNOSF). Le CNOSF aurait ensuite soufflé à la FFF l’idée de permettre aux Alésiens de récupérer deux points sur les cinq retirés.

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(Photo Luc Boutria) Oumar Diop et les Toulonnais n’ont plus le droit à l’erreur cetaprès midi face à la réserve de l’OL.

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