« Il ne faut pas s’écouter »
À cinq matches de la fin de saison, le TMV, emmené par une Ophélie Tonds en forme, va tenter de relever la tête afin d’éviter une relégation en D2F. Dans le Doubs, la gardienne veut y croire.
De son propre aveu, elle réalise certainement l’une des meilleures saisons de sa carrière. Mais la gardienne toulonnaise Ophélie Tonds, qui a encore effectué une prestation XXL lors du dernier match face à Brest (18 arrêts malgré la défaite), va tenter avec sa défense de sortir une sacrée épine du pied à un TMV toujours bon dernier. Éviter une relégation du club en D2F après 15 années passées au sein de l’élite du hand féminin. Arrivée en 2020 sur la rade, la joueuse de 24 ans formée à Metz se sent très bien dans le Var. Elle portera d’ailleurs encore les couleurs toulonnaises l’an prochain. Quoi qu’il arrive. En attendant, à l’aube des cinq derniers matches de l’exercice 2022-2023 et d’un déplacement à Besançon à 20 h, voilà une Ophélie concentrée et combative.
Mentalement, comment se sent l’équipe actuellement ?
Il s’agit d’une période difficile. On réalise de super matches avec de belles prestations en attaque et en défense, mais, au final, on perd. Restons réalistes : mentalement, c’est dur. Nous avons eu pas mal de petits bobos aussi récemment. Et la fatigue s’accumule avant ce dernier mois de compétition. Nous ne travaillons donc pas forcément au complet, ce qui complique la préparation de nos matches. Mais il va falloir serrer les dents en vue de cette dernière ligne droite.
À titre individuel, vous enchaînez les bonnes – voire très bonnes – perfs. N’est-ce pas trop frustrant de ne pas gagner malgré tout ?
C’est déjà une fierté de réaliser autant de belles prestations. À titre individuel, sur le plan sportif, je vis l’une de mes meilleures années. Après, je pratique un sport d’équipe. Et sans l’aide de ma défense et de mes coéquipières, je ne peux pas effectuer autant
d’arrêts. Même s’il est vrai que l’on a connu des rencontres bien plus compliquées qu’en ce moment. Notamment quand on a encaissé des défaites à moins douze ou moins dix buts. Mais cette fin de saison me rassure avec un nul [contre Paris fin mars, Ndlr] ou des revers à moins un [à Chambray, face à Metz et à Dijon]. Nous sommes dans le combat et dans la partie jusqu’à la fin. Même si échouer à une longueur plusieurs fois, c’est toujours plus dur à vivre. Nous accrochons des grosses équipes et ça se joue à rien...
L’absence d’Amandine Balzinc en début de saison, et maintenant jusqu’à la fin de celle-ci, avec qui vous formiez une doublette complémentaire lors de l’exercice précédent, vous a-t-elle permis de prendre plus de confiance ?
J’ai essayé de prendre cela comme un point positif. Je me suis dit : “Je vais être seule, mais ça va être le moyen de me montrer. Je vais avoir clairement le rôle de numéro une et il va falloir que je l’assume.” Ce que j’ai réussi, j’ai tenu mon rôle.
Il reste cinq matches et vous êtes lanterne rouge, à quatre points de Mérignac. Croyez-vous en vos chances d’inverser la tendance ?
Déjà, je n’ai plus envie de compter ni de regarder les points. Il nous reste cinq opportunités à saisir, dont deux de suite à l’extérieur
[à Besançon et à Nantes] pour commencer, et notre saison se joue là, sur le dernier mois. Nous en sommes conscientes et en étant dernières, nous avons tout à gagner. On n’est pas attendu et on s’est rebellé dans le jeu. Maintenant, avec encore plus de hargne, tout est possible. Il faut vraiment s’en donner les moyens.
Que manque-t-il pour que le but
d’écart soit désormais positif ?
Soigner nos fins de match. Contre Brest [défaite 21-25, le 22 avril] ,on tient une bonne cinquantaine de minutes [20-20 à la 54e] avant de lâcher. Nous baissons d’abord physiquement, puis mentalement. Mais il faut y croire et ne pas s’écouter.
Après votre dernier déplacement à Dijon, il y a eu certaines larmes de rage, de frustration. Comment les transformer en joie ?
Certaines filles ont plus tendance à extérioriser. Ce n’est pas mon cas même si cela me frustre énormément. On ne joue pas pour perdre. Nous avons du respect pour le club, l’équipe et nous-mêmes. Et à Besançon, ça va être un nouveau gros combat, notamment défensif. Et nous devrons être présentes jusqu’à la dernière minute.