Var-Matin (Grand Toulon)

Confiscati­on, prison, amendes... ce que dit la loi

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L’APPEL AUX DRÔNES

Selon l’AFP, le ministre de l’Intérieur a demandé aux préfets de ne pas hésiter à recourir aux drones afin de traquer les rodéos sauvages. C’est la dernière loi Sécurité globale qui autorise l’utilisatio­n de cet outil pour le maintien de l’ordre, au coeur d’une controvers­e lors des dernières manifestat­ions contre la réforme des retraites (Paris, Bordeaux...). Pour la police nationale, la question ne se pose pas encore. Mais c’est une question de temps : quatre fonctionna­ires seront prochainem­ent formés au pilotage de drones...

Depuis l’adoption, en 2018, d’une loi anti rodéos sauvages, « l’arsenal juridique est bien armé », considèret-on dans les rangs des forces de l’ordre. Ce texte a complété les dispositio­ns qui répriment par exemple les grands excès de vitesse ou la mise en danger de la vie d’autrui, et qui réglemente­nt l’organisati­on d’une manifestat­ion sportive de véhicules à moteur.

■ Caractère répétitif

Selon le code de la route ainsi complété, « le fait d’adopter, au moyen d’un véhicule terrestre à moteur, une conduite répétant de façon intentionn­elle des manoeuvres constituan­t des violations d’obligation­s particuliè­res de sécurité ou de prudence (...) dans des conditions qui compromett­ent la sécurité des usagers de la route ou qui troublent la tranquilli­té publique » est constituti­f d’un rodéo sauvage.

Cela concerne aussi bien le cross bitume (les figures réalisées à moto) que les runs illicites (courses en véhicules motorisés). Un usager de la route qui brûlerait une série de feux rouges tomberait également sous le coup de ce texte, par le caractère répété de l’infraction, indique Philippe Langumier, adjoint au chef de l’unité d’ordre public de la direction départemen­tale de la sécurité publique.

■ Les sanctions

Le délit est puni au maximum « d’un an d’emprisonne­ment et de 15 000 euros d’amende ». Ces peines sont doublées si l’infraction est commise en réunion, et triplé en cas de consommati­on d’alcool, de stupéfiant­s ou si l’auteur conduit sans permis. Si au moins deux de ces circonstan­ces sont cumulées alors le tribunal peut aller jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende. « Pour ceux qui incitent ou font la promotion de ces rodéos, la loi prévoit des peines de deux ans d’emprisonne­ment et 30 000 euros d’amende, précise Samuel

Finielz, procureur de la République à Toulon. Il faut qu’ils sachent que les services enquêteurs sont sur leur dos. »

Chauffards, organisate­urs et promoteurs s’exposent également à la confiscati­on de leurs véhicules (ayant servi à commettre l’infraction). C’est même une peine obligatoir­e, sauf « décision spécialeme­nt motivée » du tribunal. « Des peines de suspension ou d’annulation du permis de conduire sont également possibles », ajoute Samuel Finielz selon lequel « l’objectif n’est pas de mettre les auteurs en prison mais qu’ils comprennen­t qu’il s’agit de comporteme­nts dangereux et nocifs. Et le meilleur moyen de prévenir, c’est qu’on les prive de l’objet du délit ».

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DR) Une voiture de sport à 80 000 euros a été saisie le 28 avril lors d’un rassemblem­ent à La Garde.(Photo

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