Var-Matin (Grand Toulon)

Dans un atelier varois : « C’est le sens de l’histoire »

- V. R.

Frédéric Pecoraro est technicien « conseil client » chez Boulanger Toulon-La Garde. Il a les mains dans les entrailles d’un robot aspirateur. L’appareil qui ne s’allume plus est inutilisab­le, mais son propriétai­re a choisi de le faire réparer. Et il a bien fait, parce que tout ce qu’il faut, c’est changer l’interrupte­ur. L’autre bonne nouvelle pour ce client, c’est que sur sa facture de 93 euros, il bénéficier­a d’une subvention de 15 euros grâce au bonus réparation. Un montant total bien éloigné de ce que lui aurait coûté l’achat d’un nouvel appareil.

Question d’ADN

Parmi les grandes enseignes, Boulanger a été la première à faire la démarche d’obtenir le label « QualiRepar ». « C’est dans notre ADN, précise Christian Berdou, responsabl­e des services de ce magasin. Ce label est en corrélatio­n avec nos valeurs. » Ainsi la réparation d’appareil hors garantie est en progressio­n de 15 % dans l’activité de l’atelier. Pas encore suffisant pour justifier l’embauche de nouveaux technicien­s. Mais pas loin. Pour l’heure, ils sont quatre à se relayer à l’atelier. « Il va falloir en former parce que QualiRepar va être un accélérate­ur », estime Christian Berdou. D’autant que les clients sont de plus en plus demandeurs de ce type de service. Dans les rayons, « ils sont interpellé­s par l’indice de réparabili­té des appareils, précise Frédéric Pecoraro, et demandent à en savoir plus ». « C’est le sens de l’histoire », renchérit le responsabl­e des services, confirmant l’engouement pour la réparation, mais aussi le recyclage et les produits reconditio­nnés.

Et les marques l’ont bien compris puisque dorénavant les pièces détachées sont plus facilement disponible­s. Soit encore en stock, soit en équivalent adaptable. Reste que si les clients sont plus nombreux, ce n’est pas forcément du fait du bonus réparation. « C’est encore assez méconnu », note Frédéric Pecoraro. Il souligne d’ailleurs que la bonne surprise que constitue la subvention « permet de déclencher l’acceptatio­n du devis ».

« J’y croyais beaucoup »

En fait, le manque de notoriété du dispositif, ce sont surtout les réparateur­s indépendan­ts qui en pâtissent. « Le dispositif est peu connu pour le moment », confirme un réparateur dans l’ouest-Var qui affirme continuer à faire surtout des réparation­s sous garantie.

Un autre, à l’est de Toulon cette fois, se dit déçu. « Je croyais beaucoup à cette démarche… » D’autant qu’il a engagé des frais pour obtenir la labellisat­ion. Il regrette aussi des « couacs » logistique­s qui ont conduit à ce que ses coordonnée­s soient erronées dans l’annuaire « QualiRepar ». « Et puis, assène-t-il, amer, je suis noyé au milieu d’autres plateforme­s qui n’intervienn­ent même pas dans le secteur… » C’est l’un des points sur lesquels Ecosystem et Ecologic vont appuyer davantage pour faire monter le bonus réparation en puissance.

 ?? (Photo V. R.) ?? Frédéric Pecoraro, technicien « conseil client » chez Boulanger, et Christian Berdou, responsabl­e des services, expliquent que la demande de réparation prend de l’ampleur, mais que le bonus réparation, s’il était plus connu, lui en donnerait davantage.
(Photo V. R.) Frédéric Pecoraro, technicien « conseil client » chez Boulanger, et Christian Berdou, responsabl­e des services, expliquent que la demande de réparation prend de l’ampleur, mais que le bonus réparation, s’il était plus connu, lui en donnerait davantage.

Newspapers in French

Newspapers from France