Var-Matin (Grand Toulon)

Quand la sécheresse

C’est à Saint-Zacharie, aux confins du Var, que les restrictio­ns liées à l’eau sont les plus dures. Interdicti­on de mettre la moindre goutte dans une piscine ou d’arroser les pelouses. Alors on s’adapte, et parfois on s’arrange, pour préserver (ce qu’on p

- Dossier : SONIA BONNIN sbonnin@varmatin.com Photos : VALÉRIE LE PARC

Cours d’eau à sec et forages qui montrent des signes de faiblesse. Malgré quelques pluies de printemps, le plus souvent anecdotiqu­es, la crise de la sécheresse gagne du terrain. Aucune commune du Var ou des Alpes-Maritimes n’est épargnée, toutes sont placées sous des mesures d’économies d’eau plus ou moins strictes.

Seules deux communes varoises sont classées en état de crise, le niveau d’alerte maximal, comparable à la situation des Pyrénées Orientales, où le préfet vient d’interdire la vente de piscines hors-sol et gonflables. Dans le Var, huit pages d’arrêté préfectora­l concernent spécifique­ment Saint-Zacharie et Riboux, 6 000 et 50 habitants. Un petit bout du Var, à l’extrême ouest du départemen­t, dans le bassin-versant de l’amont de l’Huveaune.

Le fleuve côtier prend sa source sur les contrefort­s du massif de la SainteBaum­e, pour se jeter dans la densité urbaine des Bouches-du-Rhône. Sa traversée de Marseille le mène jusqu’à la mer. Mais aujourd’hui, les sources de l’Huveaune restent sèches. Seuls deux ruisseaux remettent un peu d’eau dans son lit.

Cela est loin de suffire au gros village de Saint-Zacharie, ses lotissemen­ts dans la campagne et ses villas en chantier.

« Je ne comprends pas qu’on construise encore, alors qu’on n’a plus d’eau », s’interroge une riveraine. Le maire répond qu’il ne compte pas interdire les nouveaux permis de construire.

Seulement 70 mm d’eau depuis janvier

À « Saint-Zach », les habitants savent que l’eau est une ressource qui se raréfie. De là à connaître le détail des restrictio­ns et à s’y tenir, il y a encore un pas.

Pourtant, le ciel n’a pas été généreux sur cette terre de Provence. Thibault Mercier, professeur de sciences et vie de la terre, peut en témoigner, au regard des relevés pluviométr­iques qu’il enregistre sur sa station météo amateur, au fond de son jardin. « Depuis janvier 2023, il n’a plu que 70 mm, c’est très peu, souffle-t-il. Je croyais qu’il y avait beaucoup plus d’eau que ça à Saint-Zacharie. Je suis très surpris. » Il n’est pas le seul.

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 ?? ?? À Saint-Zacharie, au Cercle, aux jardins ou sur les bords de l’Huveaune, tous parlent de l’eau...
À Saint-Zacharie, au Cercle, aux jardins ou sur les bords de l’Huveaune, tous parlent de l’eau...

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