Sécurité incendie : la fin de « l’exception » du Faron
Jusqu’alors l’accès n’était interdit que les journées classées « rouge extrême » par la préfecture. Désormais toutes les journées « rouges » seront concernées. Une décision qui fait réagir.
La nouvelle est tombée début mai. Conjointement, les services préfectoraux, les pompiers, l’office national des forêts, TPM et la Ville, ont décidé d’interdire l’accès au Faron au même titre que les autres massifs forestiers du Var, dès lors que le risque est classé rouge par la préfecture.
Qu’est-ce que ça change ?
Jusque-là, le mont toulonnais bénéficiait d’une dérogation obtenue en 2019. Il ne fermait que lorsqu’il y avait un risque « rouge extrême », ce qui à titre d’exemple ne s’était pas produit en 2022.
Ce ne sera donc plus le cas cette année. « Cette décision a été prise au regard du risque incendie estimé comme exceptionnel pour l’été qui commence », justifie la mairie. L’adjointe Magali Turbatte ajoute : « Nous ne voulons pas voir le poumon vert de Toulon partir en fumée. »
Comment ça se concrétise
Le Faron risque donc bien d’être totalement interdit d’accès plusieurs jours cet été. L’an dernier, il y avait eu sur le territoire quelque neuf jours de risque « rouge très sévère ». Personne ne pourra y monter, le téléphérique comme les restaurants, mémorial ou encore zoo resteront porte clause. « Des patrouilles circuleront pour veiller au respect des mesures d’interdiction de pénétration
des usagers sur le site », précisent les autorités compétentes.
« Autant mettre la clé sous la porte »
Du côté des commerces du sommet, cette nouvelle réglementation
sonne comme une punition. « Autant mettre la clé sous la porte, s’insurge Patrick Behrendt, le patron du restaurant Le Drap d’or. On ne travaille déjà plus beaucoup en hiver, alors si en été, il y a de telles restrictions, je ne sais pas comment on va pouvoir faire. C’est en juillet, août et septembre que je dois faire mon chiffre annuel. » Du côté du mémorial du Faron, qui sera lui aussi impacté, on se montre plus philosophe. « On fera ce qu’on nous dit de faire. C’est normal de ne prendre aucun risque. » Le restaurateur, lui, estime que la solution apportée n’est pas la bonne. « Effectivement, nous ne voulons pas accentuer les risques. Mais ce n’est pas en fermant l’accès que le problème sera résolu. Pour moi, un travail pourrait être fait en premier lieu sur la remise aux normes incendie et surtout accentuer le débroussaillage. »