Var-Matin (Grand Toulon)

« On se battra jusqu’à la fin »

Et les Toulonnais­es n’ont plus que quatre matches pour sortir de la zone rouge. Avant d’affronter son club formateur, la pivot de 25 ans n’a pas rendu les armes. Bien au contraire.

- PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT BELTRAN

Dos au mur à quatre journées de la fin, Camille Mandret et les Toulonnais­es ne lâcheront rien. Pour que le TMV – toujours lanterne rouge du championna­t –, reste en LFH, l’équation demeure simple : dépasser le 12e, Mérignac. Soit reprendre quatre points au club girondin d’ici à la fin du mois. Une mission pas impossible mais très délicate pour des Rebelles qui n’ont remporté qu’une seule des vingt rencontres disputées.

La situation est forcément dure à vivre pour la pivot de 25 ans, qui réalise paradoxale­ment sa meilleure saison sur la rade. Arrivée en 2020 dans le Var, elle s’envolera pour la première division danoise cet été. Mais, avant de partir, Camille Mandret compte bien se battre jusqu’à la fin. En commençant ce soir (20 h) par une bataille à Nantes, face à son club formateur. Entre émotion et déterminat­ion.

Comment vivez-vous cette saison infernale au niveau des résultats ?

Mentalemen­t, nous sommes toutes touchées par ce manque de résultats. Et, forcément, cela a un impact sur la vie de groupe. Mais on travaille en essayant de garder la tête haute, même si ce n’est pas facile. Je pense que ça se voit sur nos derniers matches où on arrive à faire douter nos adversaire­s malgré tout. Après, pour une sportive, une année où il n’y a quasiment pas de victoire [une seule en octobre contre St-Amand, 29-24], c’est très dur.

J’ai déjà vécu des saisons compliquée­s, comme beaucoup de joueuses, mais pas à ce point-là.

La prise de points devient de plus en plus urgente pour rattraper Mérignac. Et vous avez raté une nouvelle occasion à Besançon samedi dernier. Sentez-vous la pression monter ?

La pression, nous l’avons depuis un petit moment. Après, il est certain que lorsque l’on va rencontrer Mérignac Toulon, vendredi prochain lors de la 24e journée], il s’agira du match le plus difficile que l’on aura à disputer. Mais on mettra tout en place pour l’emporter afin d’essayer de sauver le club.

À Nantes, vous allez affronter un nouveau gros client de LFH. Quel état d’esprit faudra-t-il avoir pour enfin casser cette spirale ?

En étant des superguerr­ières jusqu’au bout, en jouant 60 minutes et pas seulement une mi-temps ou 45 minutes. On devra mettre la tête dedans, se faire mal, parce que nous avons tout à perdre, contrairem­ent aux Nantaises. Obtenir un résultat contre elles nous facilitera­it la tâche. À l’aller, nous nous étions inclinées seulement de deux buts [24-26, mi-septembre] et, plus récemment, nous avons accroché de grosses équipes [nul contre Paris et défaites d’une unité à Chambray, face à Metz et à Dijon], alors nous y croyons. On est capable de relever le challenge. Tout le monde le sait, tout le monde l’a vu. On doit lâcher les chevaux et débloquer ce petit complexe de la victoire.

N’est-ce pas le plus dur à réaliser ?

Certaineme­nt. Presque tout se joue dans la tête. Notre jeu s’améliore et c’est bien évidemment important mais, selon moi, nous avons un blocage. On fait de super matches, où parfois on mérite de gagner. Et une fois dans le money-time, on commence à trembler et on perd les matches. Même s’il y a aussi le manque de rotations lié aux blessures et aux absences.

À titre personnel, vous réalisez sans doute votre meilleure saison à Toulon. Avant d’affronter votre club formateur, que cela signifie-t-il pour vous ?

J’adore ces moments-là. Ça me fait kiffer ! Je vais prendre plaisir à revoir des têtes que je connais, même si le club de Nantes a beaucoup changé depuis mon départ [en 2019]. J’ai hâte d’y être, j’espère que l’on va apprécier de jouer contre une des meilleures formations de LFH et que l’on gagnera. Après, je me sens bien cette année. Même s’il existe un paradoxe entre le fait que notre équipe connaît un réel manque de résultats et moi qui vit ma meilleure saison avec Toulon. C’est la première fois que j’ai autant de temps de jeu, autant de responsabi­lités et ce rôle me convient. J’ai travaillé pour ça et les efforts payent. J’ai réussi à signer un contrat d’un an en vue de la saison prochaine en première division danoise [au Sonderjysk handball, à Sonderborg dans le sud du pays]. C’est un point positif personnel malgré une année collective compliquée. J’ai progressé, pris de l’assurance et de l’expérience.

Pour revenir à la lutte pour le maintien, pensez-vous déjà à la réception de Mérignac ?

Bien sûr. On parle beaucoup de ce match entre nous. Il s’agit d’une rencontre à très fort enjeu où le maintien pourrait se jouer en grande partie. Nous avons visé ce rendez-vous comme celui de Plande-Cuques [aussi à domicile lors de l’avant-dernière journée] qu’il ne faut pas oublier.

Effectivem­ent, vos deux derniers matches semblent plus abordables (Plan-de-Cuques et Nice) que ceux de Mérignac (Besançon et Brest). La saison pourrait bien se jouer jusqu’à la toute fin...

Clairement, voilà pourquoi on doit être concentré jusqu’au bout. On ne sait jamais vraiment ce qui peut se passer d’ici là. Dans la défaite ou la victoire, il faudra être unies. Malgré les mauvais résultats, nous avons toujours été solidaires sur le terrain. Et on a toutes la même motivation : que ce soit celles qui restent ou celles qui partent du club, on se battra jusqu’à la fin. Peu importent

les scénarios.

‘‘ C’est la première [à fois que j’ai autant de responsabi­lités”

‘‘ On est capable de relever le challenge”

Dans la défaite ou la victoire, il faudra être unies”

1. Le MHB possède trois points d’avance mais avec une différence de buts bien supérieure et une première confrontat­ion directe avec 10 unités d’avance (28-18).

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(Photo Camille Dodet) Collective­ment, s’agit-il de la pire de votre carrière ? [Silence]. Oui, je n’ai jamais connu ça.
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