Pas invité, Toulon
S’ils se sont accrochés, les Toulonnais n’ont jamais pu renverser le Racing 92. Une défaite logique pour une élimination quasiment actée. Saison sans phase finale ? Ce serait la cinquième de rang.
Les délocalisations ne réussissent donc guère au RCT ces derniers jours. Et hier, sur la pelouse du Havre (pas à la U Arena, puisque Bruce Springsteen s’y produisait), Toulon a pris une claque. Une déculottée dont tout le monde se serait passé.
Sur le sol normand, les coéquipiers d’un Raphaël Lakafia sorti du frigo pour l’occasion (alors que le staff avait choisi de ne plus l’aligner depuis la fin du mois de janvier) sont venus, ont pu admirer le Racing 92 et sont rentrés les valises bien pleines. Mais non, ne comptez pas sur nous pour tirer à boulet rouge sur cette équipe francisée et rajeunie, qui comptait (en faisant un compte large), deux habituels titulaires dans son quinze de départ, six si on élargit au banc des remplaçants. Car hier, cette équipe toulonnaise, aussi vaillante et courageuse a-t-elle été, n’était tout simplement pas prête à batailler avec un prétendant au titre.
Et si au coup d’envoi, Mathieu Smaïli (2e) croyait surprendre le Racing 92 sur une interception, l’essai était justement refusé pour un enavant préalable. La suite, malheureusement pour les Varois, était conforme aux attentes.
Entame cruelle
Un essai de Chouzenoux, en puissance, permettait aux banlieusards d’ouvrir la marque (4e, 0-7), avant que Kamikamica ne déboule dans la défense toulonnaise en sortie de mêlée pour doubler le score. Huitième
minute, 14-0, et la fin de tout suspense avant même que l’espoir n’ait pu s’installer dans les têtes varoises. Ensuite, Toulon relevait le col, tentait des coups, mais n’était pas armé pour rivaliser avec un Racing 92 souverain. L’essai de Benoit Paillaugue, en puissance (!) après une pénaltouche, redonnait un peu de baume aux coeurs toulonnais (27e, 14-7) mais Nyakane, sur un maul, le soufflait juste avant la pause (38e, 19-7). Comme pour rappeler le gouffre béant qui existait entre une équipe du RCT remaniée et un Racing lancé dans le sprint final. Finalement, après trois nouveaux
essais franciliens, Toulon finissait par s’incliner 43-7, sans que personne ne trouve à redire.
La bonne volonté ne pèse pas lourd
Alors oui, hier, les Le Corvec, repositionné en deuxième ligne pour l’occasion, Domon (vaillant en défense), Septar et Warion se sont envoyés comme des diables. Mais face à la force de frappe des coéquipiers de Gaël Fickou, les bonnes volontés ne pesaient pas lourd. Résultat, une claque, la troisième de rang en Top 14 (après Castres et La Rochelle) et une élimination pas encore actée, mais en
(très) bonne voie (lire page suivante). Évidemment, ce n’est pas hier, au Havre que Toulon a perdu la saison,. Il n’empêche qu’à l’heure où vous devriez découvrir ces lignes en sirotant un café au soleil, l’arabica aura probablement un goût amer. Puisqu’en cas de succès du Lou ce soir, Toulon enchaînerait sa cinquième saison sans phase finale... Mais finalement, au-delà de toute projection, le constat était implacable : cette équipe remodelée appelée à la rescousse pour sauver les quotas Jiff n’était pas invitée face à un Racing 92... même pas clinique. Désormais, chers supporters, il
vous reste une semaine à vous ronger les ongles avant que vos protégés ne croisent le fer avec Glasgow en finale de Challenge Cup. Ensuite, il vous faudra croiser tous vos doigts pour espérer qu’il reste un infime espoir au moment de la réception de Bordeaux pour la 26e journée... Quoi qu’il arrive, hier soir, Toulon a retrouvé sa place dans le ventre mou du Top 14. Sans qu’on puisse franchement considérer cela comme illogique.