Proche de l’élimination
Les minots à l’épreuve du feu
Lancés dans le grand bain ou envoyés à l’abattoir, on vous laisse choisir. Toujours est-il qu’hier soir, sous la bruine havraise, les minots ont dû enfiler le bleu de chauffe. Pas le choix. Mais c’est aussi dans ces moments-là que l’on peut distinguer des potentiels. Des tempéraments. Tous les jeunes le savaient, dans ce bourbier annoncé, si Toulon avait tout à perdre, eux, devaient s’envoyer pour exister. En témoigne le plaquage offensif de Smaïli dès la première minute de jeu. Le même Smaïli qui, 90 secondes plus tard, intercepte un ballon et file à l’essai. Joie de courte durée – dans les bras de Dréan – puisque l’arbitre revient à un avantage ciel et blanc. Si ces premières foulées laissent présager du bon, tout fout le camp lorsque le pack du Racing douche les espoirs varois. Collectivement, les Franciliens enfoncent par deux fois en huit minutes leurs homologues. Pourtant vaillants, ni Dréan ni Coulon ne pourront arrêter la puissance de Kamikamica. Le troisième ligne de 20 ans devra même finalement céder sa place à la 27e, sur commotion.
Domon s’illustre
Auteur de 58 premières bonnes minutes de jeu, Le Corvec, repositionné en seconde latte, s’y file, plaque à tour de bras et franchit, lancé à la 26e. Il reviendra même pour disputer les dix dernières minutes, cette fois-ci au poste de flanker, à
la place d’Ollivon. Une prestation pleine.
Dans ce match d’avants, c’est pourtant Domon, côté toulonnais, qui s’illustre. Titulaire pour la première fois hors de ses bases de Mayol, l’arrière est une pile d’énergie. Alors oui, une énergie pas toujours contenue, avec quelques placements défensifs hasardeux. Des montées en pointe quasi kamikazes. Mais l’une d’entre elles lui permet de remporter son duel des moustachus face à Spring à la 19e minute. Puis de coffrer Imhoff à cinq mètres de sa ligne. En costaud. Il n’y pourra cependant rien face à l’autre ailier ciel et blanc, Habosi (56e). Enfoncé sur sa ligne pour un essai imparable du Racing. L’apprentissage dans l’élite n’est jamais simple, Domon le découvre. Mais il grandit, c’est certain.
Impossible de leur jeter la pierre
Discret sur son aile, Dréan s’illustre à son tour par un ballon gratté à l’heure de jeu. Malheureusement pour le natif de Lorient, il n’aura pas eu les ballons pour réellement s’illustrer.
Les sorties de banc des derniers jeunes de la feuille de match, à savoir Danglot et Devaux, n’y feront rien. Même si le demi de mêlée aura tenté de dynamiser le jeu, jamais il ne sera parvenu à s’ouvrir une brèche… et se fera même intercepter par Gibert après la sirène. Un dernier coup de massue sur cette jeunesse varoise. Finalement, hier soir, cette équipe pour le moins remaniée aura rivalisé un gros quart d’heure, en première période. Mais difficile, voire impossible, de jeter la pierre à ces gamins. Jamais ils n’auront baissé la tête. C’est finalement en étant contraint de tous les aligner sur une avant-dernière journée que le staff, lui-même, ne leur a pas forcément rendu service. Tous méritent d’être revus. Si Toulon a laissé filer presque tous ses espoirs hier soir au Havre, ces minots de la rade peuvent continuer d’en nourrir. Pour le futur.