« Nice, l’objectif de ma carrière »
Aligné ce matin sur un relais, Rudy Von Berg est au coeur d’une saison qui doit l’emmener vers les championnats du monde disputés à Nice. Où il a grandi, et où il s’est imposé en juin 2022.
Il parle français, porte un nom qui sonne flamand, mais qui est « en réalité hongrois », précise-t-il, et voyage avec un passeport américain. Oui, Rodolphe Von Berg, dit ‘‘Rudy’’ Von Berg, pour les intimes, est sans aucun doute un véritable cauchemar pour les douaniers postés aux nombreuses frontières qu’il franchit régulièrement. Mais le triathlète de 29 ans qui a grandi à Grasse et vit désormais dans le Colorado est, à l’évidence, encore bien plus difficile à suivre pour ses adversaires que pour les agents des douanes. D’ailleurs, « aux douanes, ça se passe plutôt bien », sourit celui qui s’est imposé sur la 17e édition de l’Ironman de Nice, en juin 2022. Presque à la maison. Là, sur ces routes où il a appris à faire du vélo, et où il est allé chercher le bronze sur les championnats du monde d’Ironman 70.3 en 2019. Là, où il a rendez-vous avec « l’objectif de s [m] a carrière ». Dans quelques mois, Nice accueillera en effet les championnats du monde d’Ironman, habituellement organisés à Hawaï. Un « rêve » pour Rudy Von Berg. Même si d’ici là, le récent vainqueur de l’Ironman du Texas a quelques courses devant lui. Et quelques frontières à traverser.
Trois semaines après votre succès sur l’Ironman du Texas, vous étiez trop juste physiquement pour prendre le départ du triathlon longue distance de Fréjus ?
Oui, surtout que juste après le Texas, j’ai enchaîné sur les championnats du monde du circuit PTO à Ibiza (où il a fini à la 22e position). C’était d’ailleurs un pari un peu risqué après le Texas. Il y avait le voyage, et la récupération à gérer. C’était un peu limite. Le Texas était très dur pour le corps. J’ai dû pousser jusqu’à la fin. J’avais même de la fièvre pendant deux jours après la course. Et je n’ai jamais vraiment eu ça. Cet effort, c’est quand même un choc pour l’organisme.
Vous êtes à plat ?
Il y a cinq jours, après Ibiza, j’étais sec. Ça commençait à s’accumuler. Alors faire un longue distance ici, ça faisait beaucoup.
À Fréjus, vous êtes donc aligné sur le relais avec Olivier Marceau et Stéphane Valenti. Mais pour quelle partie ?
Le vélo, et c’est ce que je préfère. Ce qui est le moins traumatisant pour l’organisme.
D’autant que la saison est longue, avec on l’imagine, un championnat du monde d’Ironman à Nice qui vous fait saliver…
J’ai toujours rêvé de faire des championnats du monde à Nice. C’est là que j’ai grandi, ce sont mes routes d’enfance. J’ai appris à faire du vélo sur les routes du parcours de l’Ironman. À dix, douze ans, j’escaladais la montée vers Gourdon. C’est la grosse course de la saison et même l’objectif de ma carrière.
À domicile, vous serez favori ?
Pas vraiment favori, non. Je dirai que je vise une place dans le top 5. Un podium serait génial. Même si en réalité, je songe à la plus haute marche. Et puis après le Texas sur un parcours qui ne m’avantageait pas, où c’était tout droit en vélo, je peux essayer de rêver un peu.