Var-Matin (Grand Toulon)

« Je suis un enfant de Besagne. Pour toujours ! »

« Quand on vient de Toulon, on y revient. » Jean-Pierre Savelli, chanteur, auteur, compositeu­r et producteur, a débuté sur nos côtes avant que Paris ne l’aspire. Il est de retour.

- PROPOS RECUEILLIS PAR F. DUMAS

Il est bien plus que la voix masculine du duo Peter et Sloane : Besoin de rien, envie de toi. Cheveux poivre et sel fournis, lunettes de soleil sur le nez et sourire permanent : Jean-Pierre Savelli est en place sur le port de Toulon pour répondre aux questions après plusieurs décennies de carrière dans le show-biz. Il a tout vu, tout connu... et tout évité pour survivre dans ce monde artistique qu’on dit « dévoreur ». À la fin du mois, Jean-Pierre Savelli présente à La Valette son tout nouveau spectacle consacré aux grandes chansons de Michel Legrand.

Jean-Pierre Savelli vous revenez sur vos terres...

Oui, exactement. Ce sera le 28 mai à l’Espace Pierre-Bel de La Valette. Ce sera l’après-midi pour que tout le monde puisse venir. Ça me fait très plaisir de chanter ici car je suis un enfant de Besagne. Pour toujours. Et, après 50 ans à Paris, vous ne pouvez pas savoir mon bonheur de remonter sur scène en bord de rade.

Remontons un peu le temps. Comment tout ça a-t-il démarré ?

Je vais tout vous dire. Mon père était chanteur ici. Il avait une revue. C’est lui qui m’a appris mes premiers accords de guitare. Il connaissai­t bien Georgette Plana, une gloire des années 1960. Un jour, nous sommes montés à Paris et je suis tombé nez à nez sur un panneau : Production­s Michel Legrand. Un signe ? En tout cas, j’ai décroché mon premier contrat avec lui. Aujourd’hui, c’est un peu un retour aux sources.

Que découvrira le public du Var ?

On va jouer tous les grands hits de Michel Legrand : les Parapluies de Cherbourg, L’Été 42, Les Demoiselle­s de Rochefort, Peau d’Âne et aussi des titres moins connus. Pour ce concert, je me suis tourné vers des musiciens du conservato­ire de Toulon. Sur scène, ils seront quatre : une batterie, une contrebass­e, un clavier et un saxo-flûte. Nous interpréte­rons une quinzaine de chansons. On a hâte !

De toute façon, La Valette est un endroit bien connu pour vous, non ?

Oui. De retour de Paris, il y a cinq ans, c’est là que j’ai trouvé refuge avec ma femme, Sandry. On y a proposé des ateliers de comédies musicales. La Valette et Solliès-Pont ont dit « oui » tout de suite !

Et après ?...

Après, l’agenda va être chargé. Le spectacle d’hommage à Michel Legrand va voyager. On espère trouver une salle à Toulon pour le faire vivre et dans d’autres villes du Var. Je propose également pour l’été un show intitulé « Les années 1970 et 1980 ». Je vais chanter les grands tubes de Michel Fugain, Daniel Balavoine, Michel Delpech, Christophe... Deux dates sont déjà calées au Pradet et à Pignans. Ce sera sous forme de medley des grandes chansons de chaque artiste. Sur scène, je serai accompagné de deux chanteuses et de nombreuses danseuses. Du grand spectacle !

Quand vous vous baladez à Toulon, on vous arrête dans la rue ?

Oui, mais c’est toujours super sympa. Ce que j’apprécie ici, c’est que personne ne m’interpelle en disant : « Peter » en référence au duo Peter et Sloane. On m’appelle JeanPierre et c’est très bien comme ça (rires).

Revenons à ce duo mythique. Le climax votre carrière ?

de

Le plus gros succès, c’est sûr ! Nous avons vendu 2 millions de 45 tours. Au Top 50, on était devant Michael Jackson, vous imaginez ? C’était une période formidable. Entre 1978 et 1981, période mythique !

Il y a eu aussi les voix que vous avez faites pour les génériques de dessins animés ? Les premiers mangas de l’histoire...

C’est vrai mais je vous avoue que, personnell­ement, je n’y croyais pas. C’est le producteur de Mike Brant qui m’a téléphoné un jour et m’a proposé de chanter sur un générique de nouveau dessin animé. C’est parti comme ça.

Puis les génériques des années 80 se sont enchaînés...

Oh oui ! X-Or, Il était une fois l’espace et Goldorak, le plus grand des grands.

Avec le succès, votre tête a-t-elle tourné ?

Jamais. Je ne bois pas, je ne fume pas, je fais attention. Pas d’abus, pas d’excès pour durer.

Quel conseil donneriezv­ous à un artiste débutant ?

De ne jamais signer un

contrat en discothèqu­e ! (rires). Il faut signer le jour. Plus sérieuseme­nt, je conseille aux jeunes d’apprendre un instrument : pour ne pas être tributaire de quelqu’un pour pouvoir chanter. De travailler beaucoup aussi. C’est ce que je fais dans les cours de chant que je donne ici. Moi-même, j’ai une fille Lola qui s’est lancée dans le milieu artistique. Elle sait qu’il faut de la chance et du talent. Donc beaucoup de travail. Aujourd’hui encore, je travaille ma voix car il faut assurer sur scène (sourire). Je fais tout pour. Surtout ici où c’est mon public de coeur.

‘‘ Ici, on m’appelle Jean-Pierre. Pas Peter de Peter et Sloane »

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