À Nice, les pompiers testent des gilets pare-balles
Face à la recrudescence de violences, les soldats du feu azuréens doivent adopter de nouveaux équipements.
La société se fait chaque jour un peu plus violente. Sous toutes ses formes. On en veut pour illustration les gilets pare-balles et pare-lames actuellement expérimentés dans trois casernes des Alpes-Maritimes : Nice, Cannes et Antibes. Cet équipement vise à protéger les soldats du feu, hélas de plus en plus pris à partie sur le terrain. Et parfois sur des interventions a priori mineures.
Cet équipement a été listé dans une batterie de dixhuit mesures sorties d’un rapport parlementaire de 2019. Depuis, rien ne s’est arrangé sur le front des violences envers les pompiers. Ils doivent désormais être escortés pour intervenir dans le quartier des Moulins à Nice. Parmi ces dix-huit mesures, qui intègrent un volet de prévention, il était prévu d’équiper les Services départementaux d’incendie et de secours (Sdis) de gilets pare-balles et pare lames. C’est ce qu’expérimentent cette année les pompiers azuréens. «Cene sont pas de vrais gilets pareballes à proprement parler. Ils arrêtent des balles de 9 mm », précise le colonel René Dies, directeur du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis)
06. En revanche, ils sont très efficaces contre les lames de couteau. Selon le patron du Sdis des AlpesMaritimes, des caméras piéton sont également envisagées très prochainement. « Nous souhaitons les expérimenter. »
Le Samu du Var déjà équipé
« Tout ceci est encadré par un protocole d’intervention entre les pompiers et les forces de l’ordre, sous l’autorité du préfet », indique-til. Vingt-six Sdis ont déjà eu l’occasion d’expérimenter
ces matériels, certains en sont dotés. Le Samu du Var en est aussi équipé. « Chaque fois que les pompiers seront dans une situation où ils estiment, après discussion avec les forces de l’ordre, qu’ils peuvent être agressés, ils s’en équiperont. Nous sommes de plus en plus confrontés à des actes isolés, ce qu’on appelle des violences sociétales. »
En 2022, 130 sapeurs-pompiers se sont déclarés blessés en France, les Alpes-Maritimes étant l’un des départements les plus
touchés à l’image de Paris, du Nord, du Val-d’Oise et de l’Essonne (1).
L’an dernier, 45 faits d’agression ont été enregistrés dans les Alpes-Maritimes, dont un tiers de blessures.
Quant aux gilets pare-balles et pare-lames, il s’agira, selon le colonel Dies, d’en avoir en stock. « L’idée n’est pas de les porter en permanence. On s’en équipera à la demande ». 1. Selon une note du ministère de l’Intérieur de mai 2022.