Pour ses grands projets, TPM sollicite les mécènes
Pour la première fois, la Métropole lance des appels à mécénats pour inviter le privé à financer des opérations d’envergure qui doivent changer le visage du territoire et se veulent prestigieuses.
Qui veut voir son nom inscrit sur la plaque inaugurale lors de l’ouverture au public du Salins des Pesquiers à Hyères ? Qui veut inscrire le logo de son entreprise sur l’immense bâche qui, d’ici quelques semaines, couvrira la façade nord de l’opéra de Toulon pendant son ravalement ? Qui souhaite privatiser les équipements sportifs du Vallon du soleil à La Crau ? Qui souhaite recevoir des invitations VIP pour 5 personnes à l’inauguration de la capitainerie du port de Toulon ? Ces questions, la Métropole les pose (indirectement) en se lançant dans une campagne de recherche de mécénat pour ces chantiers de grande envergure. « C’est une démarche nouvelle pour TPM, qui était un peu en retard sur le sujet, confie Laurence Michalak, responsable des finances et de la stratégie financières de TPM. Sur toutes les opérations, on sait aller chercher les subventions auprès des partenaires que sont l’Europe, l’État, la Région ou le Département. Mais on s’est dit qu’associer le monde de l’entreprise à nos projets était une façon de faire participer le privé au rayonnement et au développement de la Métropole. »
Pas de favoritisme
Pour ce lancer sur ce chemin, TPM a commencé par regarder ce qui se faisait ailleurs. La première mission confiée à Patrick Pons, chargé de développement des fonds privés. « On s’est inspiré de tout ce qu’on a trouvé vertueux, aussi bien concernant les questions de présentation, de sécurisation juridique ou de charte éthique », explique le « monsieur mécénat » de TPM. Objectif de ces précautions : empêcher tout conflit d’intérêts ou suspicion de favoritisme envers une entreprise qui serait mécène
ici et obtiendrait un marché là. Impossible aussi de devenir partenaire si on porte des valeurs négatives. « On a mis un point d’honneur à sécuriser cette démarche ! »
« Trois types de mécénats à solliciter »
Maintenant que le cadre est posé, TPM doit séduire et a choisi parmi tous ces chantiers à lancer ceux qui se prêteraient le mieux à des appels aux mécènes car prestigieux ou porteurs de symboles autour de la culture, du patrimoine, du sport ou de l’environnement. Plus facile en effet de communiquer autour de ces sujets qu’autour d’un
vaste chantier de voirie ou d’assainissement !
« Il y a ensuite trois types de mécénats à solliciter, poursuit Patrick Pons. Le mécénat financier, le mécénat de fourniture et le mécénat de compétences. »
Quel que soit le mode de don choisi, l’entreprise déduit 60 % du montant de ses impôts (dans la limite de 0,5 % du chiffre d’affaires HT) et profite d’une contrepartie valorisée à 25 %. «En clair, un don de 1 000 ne coûte que 150 », calcule TPM sur ses plaquettes d’information.
« Mais l’objectif, c’est aussi que le mécène puisse avoir une vision claire de ce à quoi a servi son don, précise Patrick Pons. Si on
prend par exemple la rénovation de l’opéra – qui doit coûter 30 millions d’euros – plutôt que noyer un don dans la globalité, il vaut mieux le flécher précisément et pouvoir dire par exemple que son chèque a permis de rénover les lustres ou la toile marouflée du plafond. C’est plus valorisant pour l’entreprise, ses salariés ou ses clients. »
TPM confie avoir déjà des discussions en cours avec des financeurs potentiels, mais aucun accord définitivement scellé. « On commence la phase active de communication », sourit Laurence Michalak.