Stérile, ce Toulon a explosé en neuf minutes
Bien entré dans son match décisif à Glasgow, le RCT n’a, comme c’est devenu son habitude, pas réussi à concrétiser. Et en moins de dix minutes, il a pris l’eau.
Comme la semaine dernière face au Munster, le RCT a bien démarré son match. Du rythme, de l’envie, de l’agressivité, les quinze bonshommes alignés par Pierre Mignoni jouent crânement leur chance. Aussi infime qu’elle soit. Oui, mais. Si à Mayol, les Varois ont réussi à débloquer leur compteur, jusqu’à mener 10-0 mais sans jamais parvenir à creuser l’écart, cette fois-ci, c’est une autre paire de manches. Des cartouches, ils en ont eu. Pourtant, le score, lui, est resté désespérément vierge.
D’entrée, les Varois tentent. La consigne du banc a l’air clair : envoyer du jeu. Porter, essayer, coûte que coûte. Villière trouve un superbe – et chanceux – 5022, conclu par un en-avant de Le Corvec (3e). Le RCT n’en reste pas là et repart à l’attaque.
Punis sur la première incursion
Au terme d’une longue action, les coéquipiers de Baubigny, capitaine de retour de blessure, obtiennent leur première pénalité. Smaïli, titulaire
au centre et en charge du but, manque une pénalité à 45 mètres des perches, décalé sur la gauche (11e).
Et derrière... extinction des feux ! Incapable de bonifier ses temps forts, Toulon se fait transpercer sur l’une des toutes premières incursions des Warriors. Heureusement, l’essai, venu d’une folle chevauchée de l’arrière McKay, est annulé pour un double écran sur Le Corvec et Sinzelle. Ouf ! Oui, mais... Encore un mais. L’alerte n’aura pas suffi. Ce Toulon, qui n’arrive plus à sortir de son camp par du jeu au pied, rend tous les ballons à Glasgow. Et les Écossais, sur leur synthétique pas forcément des plus fameux, pédalent. L’ailier Rowe est le premier à conclure, après un sacré travail de son centre Jones (5-0, 22e). Ce dernier l’imite à neuf minutes de la pause, bien servi par son premier centre Tuipulotu (12-0, 31e). Et en moins de dix minutes, le plan de Pierre Mignoni vient de prendre un sacré coup dans les cotes. Ces hommes, venus pleins d’ambition à Glasgow, en quête d’un exploit pas tant impossible que ça, volent en éclat. Aucun doute, ces dernières semaines, dans le camp varois, la confiance a morflé. Les ballons lâchés, tombés, les imprécisions dans les placements, dans les mouvements, en témoignent. Si l’Europe est passée, comme une fusée, il est bel et bien temps de se réveiller. L’envie, indéniablement, est bien là.