« Besoin de gagner »
Battu sur ses trois dernières sorties, le RC Hyères-Carqueiranne-La Crau a besoin d’un succès pour retrouver le moral… et fêter dignement le 100e match de son centre,
Le calendrier est un brin délicat pour le RC Hyères-Carqueiranne-La Crau en ce moment : après trois déplacements successifs, les Jaune et Vert vont recevoir Massy, cet aprèsmidi, avant d’enchaîner deux nouvelles sorties. On saisit donc l’importance particulière du match face aux banlieusards parisiens, dont le coup d’envoi sera donné à 15 h 15. Selon la formule consacrée, on pourra d’ailleurs le qualifier de match « à huit points », car il mettra aux prises deux équipes qui sont à la lutte pour sortir de la zone des relégables. « C’est même capital pour nous », confie le trois-quarts centre hyérois Romain Levêque, nouveau papa d’un petit Gabriel, qui fêtera cet après-midi son centième match sous les couleurs varoises.
Entretien avec celui qui fait désormais partie des dinosaures du RCHCC, même s’il n’a que 32 ans…
Un match à domicile après trois déplacements et avant d’enchaîner avec encore deux nouvelles sorties… cette rencontre vaut chère, non ?
Clairement. C’est face à un concurrent direct pour le maintien à l’heure actuelle, en plus on sort de trois défaites, il faut que l’on bascule, que l’on se remette la tête à l’endroit. On l’a bien préparé toute la semaine.
Massy est une équipe que vous aviez battue chez
elle, à l’aller, 13-6…
Sans dénaturer notre performance, ils avaient pas mal d’absents ce jourlà. Depuis, ils ont récupéré du monde, notamment des joueurs d’expérience qui avaient le niveau de Pro D2 et, on l’a vu sur les vidéos, ils sont désormais un ton au-dessus. Ils ne sont pas très bien classés, mais leur début de championnat leur a plombé la saison.
Pas le droit à l’erreur donc, encore moins pour votre centième match sous les couleurs du RCHCC, non ?
Ce chiffre, c’est une fierté. J’évolue dans un club auquel je suis très attaché. Ça fait maintenant six ans
que je suis ici, je n’ai jamais voulu en partir, je m’y sens épanoui et, avec Greg [Le Corvec, le manager], ça a toujours fonctionné.
Vous êtes le plus ancien de l’effectif, non ?
Avec Josselyn [Bouchon], Joachim [Beaumont] et Rémi [Dubié], nous sommes le noyau dur, les derniers des Mohicans (il se marre). On peut rajouter Costel [Burtila] et Thom [Sonetti] qui nous ont rejoints un an après. Mais
au-delà de la symbolique personnelle, il faut que l’on sorte collectivement un bon match et que l’on puisse fêter une victoire. Dans le contexte actuel, on a vraiment besoin de gagner.
Vous évoquez « le contexte actuel ». Justement, quel est votre ressenti sur la situation financière que traverse le club ?
Nous avons eu des retards de salaires. C’est important, évidemment, et au-delà de ça, ça fait quelque chose de voir le club en être là. Voir ce que tant de personnes ont apporté, que ce soit les joueurs, les dirigeants, les bénévoles, et en arriver à se dire que le club pourrait disparaître, car c’est une possibilité, ça fait mal au coeur. Avec l’exigence et l’investissement que demande le niveau de Nationale pour rivaliser sur le terrain, on n’a pas besoin de ce type de soucis…
Cette situation touche-t-elle le groupe ?
Quelque part oui, même si on se dit que sur l’extrasportif, nous n’avons pas le moindre impact. Mais on reste soudés, on ne peut que montrer qu’on ne lâche pas sportivement. Et on ne pense pas qu’à notre ego, notre personne, mais par exemple à tout le travail fait par Greg [Le Corvec] depuis dix ans. Alors quelque part ça nous resserre, on reste unis et on va s’envoyer à fond contre Massy.
‘‘ Il faut que l’on bascule, que l’on se remette la tête à l’endroit ”