« Prétendre qu’on arrêtera l’immigration est faux »
De passage dans le Var et les Alpes-Maritimes, l’eurodéputée régionaliste Lydie Massard livre sa vision sur l’alimentation et l’accueil des migrants.
Un feu, dont l’origine semble accidentelle, s’est déclaré dans la nuit de vendredi à samedi au centre de Cogolin, rue Carnot. L’incendie a été circonscrit sans faire de victimes et les trois épaves de véhicules ont été enlevées hier dans la matinée.
Une boulangerie prend feu à Gassin
Six véhicules et au total 19 sapeurs pompiers ont été envoyés peu avant l’entrée de SaintTropez, sur le territoire de la commune de Gassin (RD 98 A), hier vers 17 h 15, pour circonscrire un feu déclaré dans une boulangerie et éviter sa propagation aux commerces voisins. Le sinistre a pris naissance dans la réserve de 60 m2. Aucun blessé n’est à déplorer. Hier soir, l’origine du feu restait inconnue.
Appelée à Bruxelles en septembre dernier, à la faveur de l’élection de Yannick Jadot comme sénateur, l’eurodéputée Lydie Massard, fraîchement désignée cheffe de file du parti Régions et Peuples Solidaires (RPS) pour les prochaines élections européennes, était dans le Var hier à l’invitation de sa collègue Caroline Roose (Les Verts/ALE). Nous l’avons rencontrée avant sa participation à une réunion publique organisée à Ollioules sur le thème de l’alimentation.
Avez-vous des chances d’être reconduite au Parlement européen le 9 juin prochain ?
Je l’espère, mais ça dépendra bien sûr de ma position sur la liste que nous présenterons avec nos partenaires. Des discussions sont en cours, notamment avec Europe Écologie – Les Verts et le Parti radical de gauche. En principe, nous devrions être fixés dimanche prochain, 28 janvier. Mais tel que le scrutin européen est conçu, avec une seule circonscription nationale, il est difficile pour un parti comme le nôtre, qui n’est pas présent sur l’ensemble du territoire, d’y aller tout seul.
Vous participez à une réunion publique sur l’alimentation durable. Comprenez-vous la colère des agriculteurs contre le Green Deal européen ?
Je viens du Centre Bretagne, une région où l’agriculture intensive, notamment l’élevage, est très importante. Bien sûr que les agriculteurs, qui voient leurs revenus diminuer, ont raison d’être en colère.
Quant au Green Deal, sa stratégie initiale, baptisée « De la fourche à la fourchette », a été laissée de côté. On ne peut pas mettre en avant l’approvisionnement local et, dans le même temps, signer des accords de libreéchange avec la NouvelleZélande ou l’Amérique du Sud (Mercosur) par lesquels on va faire venir de la viande ou du soja produits à des milliers de kilomètres.
Vous êtes engagée depuis 20 ans auprès des migrants. Quel regard portez-vous sur la politique migratoire européenne ?
Voir l’Union européenne arroser avec des milliards d’euros des dictatures comme la Turquie ou la Libye afin qu’elles empêchent les migrants de rejoindre l’Europe est scandaleux. Prétendre qu’on va réussir à stopper l’immigration est faux. On n’arrêtera pas l’immigration, encore moins avec la crise climatique qui s’annonce. Chez RPS, on est donc partisan de bien accueillir les migrants une fois qu’ils sont arrivés sur le territoire de l’UE. Par devoir d’humanité. Sur cette question migratoire, on souhaite également une plus grande solidarité entre les Vingt-sept.
Êtes-vous favorable à l’entrée de l’Ukraine et de la Moldavie dans l’UE ? Absolument. Déjà parce que ce sont des pays européens. Ensuite parce qu’on pense que leur entrée dans l’UE pourrait être l’occasion de prendre un virage sur la question agricole. Si l’Ukraine, pays à l’agriculture intensive, entre dans l’UE, elle captera, selon les règles européennes actuelles, une part non négligeable des subventions de la Politique agricole commune. En vue de l’adhésion future de ces pays, on a donc tout intérêt à revoir les règles d’attribution des subventions (proportionnelles au nombre d’hectares de l’exploitation) et réorienter les aides vers une agriculture plus durable.