Var-Matin (Grand Toulon)

« Les contrôles sont complexes à organiser »

- LAURENT AMALRIC

Les derniers accidents d’autocars qui impliquaie­nt des chauffeurs « sous substances » et transporta­nt des scolaires, ne laissent pas indifféren­ts les sociétés varoises. Reste que leurs moyens de contrôles sur l’état de leurs salariés demeurent assez limités.

« Nous sommes tenus par des lois mais nous n’avons pas le droit de mettre en place quoi que ce soit en particulie­r sur les chauffeurs ou alors il faut organiser un contrôle inopiné de tout le personnel. Sinon, il y a le signalemen­t à la médecine du travail, mais cela prend du temps... », explique Valérie Barozzi, gérante de 3B Voyages implanté à Hyères, qui comme ses homologues transporte, à l’occasion, des élèves pour des sorties extrascola­ires.

Souffler pour conduire

« Comme toutes les compagnies, nos véhicules sont équipés d’un éthylotest au démarrage. C’est la norme. Donc à moins de faire souffler par quelqu’un d’autre cela nous protège », souligne le directeur des Transports Suma, Rodrigue Bertrand, qui disposent de trois dépôts dans le Var pour une flotte de quelque 200 bus et 400 conducteur­s.

Face à des signaux négatifs passés, Mme Barozzi se souvient avoir pris les devants. « L’éthylotest au démarrage est obligatoir­e depuis 2015. Bien avant cela je me souviens avoir été confrontée un matin à un chauffeur ivre... J’ai donc fait appel à la gendarmeri­e qui a arrêté le bus pour un contrôle dès sa sortie du dépôt... À ce moment, le véhicule était vide. Il devait transporte­r des pèlerins en Bosnie. Le conducteur, qui était tombé dans l’alcoolisme, a perdu son permis. Ses problèmes étaient devenus incompatib­les avec le métier... », poursuit la gérante de 3B Voyages. « L’alcool et les drogues sont un fléau pour la profession. Nous ne sommes jamais à l’abri de rien... En attendant de trouver une vraie piste pour déceler aussi les stupéfiant­s, nous organisons des sessions de formation auprès de nos personnels pour sensibilis­er les salariés aux risques comme aux peines encourues », développe M. Bertrand, qui se réserve le droit de « contrôles inopinés en sortie de dépôt puisque les dirigeants de Suma ont été formés et sont habilités à le faire », précise-t-il. Même si, pour l’instant, le cas ne s’est jamais produit, les éthylotest­s installés en cabines se chargeant de cette besogne.

« Rien ne remplace le facteur humain »

« Il est vrai que les contrôles de stupéfiant­s sont complexes... Si un cas est décelé, il faut demander le concours de la gendarmeri­e pour pouvoir effectuer un test salivaire. Tout cela doit se faire en présence d’un délégué du personnel, et il faut aussi compter avec les fuites avant le contrôle et donc un chauffeur qui ne se présente pas... Ce n’est pas évident à organiser. Concernant l’éthylotest au démarrage, nous surveillon­s qu’il ne soit pas déplombé... Enfin, rien ne remplace le facteur humain. Dès la prise de service, quelqu’un vérifie l’état des personnels. Je dois dire que, chez nous, tous sont sérieux et conscients des responsabi­lités qui pèsent sur leurs épaules », assure Anthony Beltrame, directeur général de la société du même nom basée à Pugetsur-Argens.

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 ?? (Photo doc A.C.) ?? Le 14 novembre à Taradeau, le bus à bord duquel se trouvaient 42 collégiens et six enseignant­s, s’est retrouvé en équilibre instable après avoir évité un choc avec une camionnett­e.
(Photo doc A.C.) Le 14 novembre à Taradeau, le bus à bord duquel se trouvaient 42 collégiens et six enseignant­s, s’est retrouvé en équilibre instable après avoir évité un choc avec une camionnett­e.
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