Les finances du conseil départemental à surveiller
Lors de l’assemblée plénière, hier, Thierry Albertini a mis en lumière les incertitudes sur les recettes du Département. Une situation en « demi-teinte » qui pourrait aboutir au retour à l’emprunt.
Avant l’heure des comptes, celui du recueillement. Quelques jours après les obsèques d’Horace Lanfranchi, ancien président du conseil départemental, JeanLouis Masson, aujourd’hui à la tête du Département, a ouvert l’assemblée plénière par une minute de silence et un nouvel hommage posthume : « On a su apprécier son autorité bienveillante, son sens de l’écoute, son engagement pour le département dans un grand souci d’équité et son management humain... »
À l’ordre du jour ? Le rapport « Égalité entre les femmes et les hommes », supervisé par Valérie Rialland, ainsi que la création d’un observatoire sur la même thématique. Ou encore les 59 millions d’euros alloués ou Service départemental d’incendie et de secours (Sdis), ainsi que le million d’euros supplémentaire destiné au Plan vélo.
Autant d’affaires courantes votées à l’unanimité... Arrive l’exposé du budget primitif 2024. Autrement dit, le moment le plus important de l’année, présenté par Thierry Albertini, président de la commission finances. Les mots qui fâchent sont rapidement lâchés : après plusieurs années excédentaires, le contexte est cette fois-ci «en demi-teinte ». La faute à «la croissance peu dynamique », une « inflation plus élevée que prévu », un marché immobilier dont « la chute se poursuit », ainsi qu’une « augmentation des dépenses de solidarité ». « C’est n’importe quoi ! Comment faire un budget avec ces incertitudes », peste celui qui est également maire de La Valette.
Un équilibre budgétaire en sursis
Pas encore de quoi repasser dans le rouge, comme en Loire-Atlantique et d’autres départements. Le budget prévisionnel du Var, établi à environ 1,5 milliard d’euros, vise l’équilibre, tout en consacrant 195,3 millions d’euros à l’investissement. Avec « zéro emprunt », souligne Thierry Albertini. Qui ajoute immédiatement : « Pour l’instant, on en profite. Mais jusqu’à quand ? »
À court terme, celui-ci espère une hausse du marché de l’immobilier « en fin d’année », pour récupérer une partie des frais de notaire lors des transactions. « C’est ce qui s’est passé en 2023 », précise Albertini, en contact avec la Fnaim. Comme Jean-Louis Masson, le président de la commission finances tape sur l’État en dénonçant une marge de manoeuvre très limitée entre « le manque d’autonomie sur les recettes » et le fait de « subir les dépenses ». « La situation nationale nous impose encore une plus grande prudence », abonde Christophe Chiocca, conseiller RN qui a une nouvelle fois voté pour le budget primitif de la majorité départementale. L’inquiétude est plutôt pour 2025 et au-delà, alors que le président du Département « tient à tenir son objectif d’un milliard d’euros de financement » à l’issue du mandat, en mars 2028. Thierry Albertini se veut rassurant : « Heureusement, on a une bonne capacité d’emprunt ». La dette ayant été réduite de 505 millions à 315 millions, en trois ans.