Les fonctionnaires mobilisés pour les salaires à Toulon et Draguignan
Les organisations syndicales de la fonction publique – CFGT, CFE-CGC, CGT, FA, FO, FSU, Solidaires et UNSA – avaient lancé un appel à la grève, hier. Le cortège toulonnais a rassemblé plusieurs centaines de manifestants, partis de la place de la Liberté pour rejoindre la préfecture du Var. Les revendications des fonctionnaires portent notamment sur la revalorisation des salaires, dans un contexte d’inflation, et aussi sur les conditions de travail. Une délégation de représentants syndicaux a été reçue par le préfet.
« Notre revendication principale porte sur la revalorisation du point d’indice », explique Rolando Galli, représentant départemental FO. « C’est figé depuis plus de 10 ans. Et la prime inflation ne suffit pas à compenser cette perte de salaire », constate Charlotte Di Bella, employée au conseil départemental (CFDT). Les fonctionnaires territoriaux, nombreux dans le cortège, se sont fait entendre.
« La revalorisation des salaires en milieu hospitalier et de meilleures conditions de travail, c’est urgent, si on veut éviter la fuite des collègues », déclare Marie-Christine Guyot, secrétaire générale CGT du centre hospitalier Toulon-La Seyne.
Manque d’attractivité
Même son de cloche chez les professeurs : « Je suis là pour alerter sur la dégradation de l’école. Ce métier n’attire plus », regrette Sabrina, institutrice à Saint-Maximin. Un manque d’attractivité qui touche aussi la Défense. «On assiste de plus en plus à des démissions de fonctionnaires au profit du privé », prévient Christine Cloarec, employée sur la base navale de Toulon (UNSA Défense).
La peur du déclassement se ressent dans le cortège. « On commence à voir que le Smic nous rattrape », témoigne un participant. Le rassemblement était moins fourni devant la souspréfecture de Draguignan, avec 130 personnes selon les forces de l’ordre. Mais les revendications étaient les mêmes. Pour Gilles Piazzoli, secrétaire général de l’union locale CGT à Draguignan, « il y a urgence salariale, c’est une réalité ! »
30 % en moins de pouvoir d’achat
Lors de sa prise de parole, le Dracénois a dénoncé la politique « plus désastreuse qu’inconséquente » du gouvernement, à l’image de la « paupérisation, du mépris » ou encore « de la smicardisation » auxquels font face les agents, toutes catégories confondues. Parmi les sujets majeurs, la rémunération des femmes : « Elles partent toujours plus tard à la retraite à cause des primes qui ne comptent pas, ou peu, dans le calcul des pensions », livre le responsable syndical. Autre ras-le-bol, celui de Philippe
Abime, 59 ans, secrétaire interrégion du syndicat FO justice, représentant le personnel de surveillance de la maison d’arrêt de Draguignan : « Nous avons perdu 30 % de pouvoir d’achat en 10 ans. Un jeune qui rentre aujourd’hui dans la profession touche à peine le Smic ».
Sapeur-pompier professionnel, représentant la CFDT au niveau départemental, Marcel Florent souhaite que « les personnels contractuels puissent bénéficier de l’ensemble des mesures générales ».
En matière d’éducation, beaucoup de choses sont également à revoir. Dont « l’abandon des réformes en cours », qui concernent notamment les « groupes de niveau au collège, et l’amputation de quatre semaines d’études pour les terminales en bac professionnel », insiste Christian Petit, professeur enseignant au lycée du Muy et représentant du syndicat SNUEP-FSU.