Var-Matin (Grand Toulon)

Un refuge pour animaux fermé par le préfet au Luc

« Pour faits de maltraitan­ce animale », le préfet a suspendu l’activité du refuge 3A. Les animaux, des chiens et chats, ont été placés auprès de la SPA après l’interventi­on des gendarmes.

- G. LEVA gleva@varmatin.com

Le préfet a suspendu par arrêté l’activité du refuge 3A du Luc, « pour faits intolérabl­es de maltraitan­ce animale ». Un dossier ouvert depuis plusieurs mois à la suite notamment de l’alerte d’une associatio­n et de voisins (nos éditions du 11 janvier 2023). Le 2 août 2023, les services de la Direction départemen­tale de la protection des population­s (DDPP) avaient procédé à une inspection. Suivait le 19 octobre 2023 une mise en demeure concernant le suivi de l’état de santé de certains chiens et l’obligation de mise en conformité des installati­ons et du fonctionne­ment de cet établissem­ent.

Les animaux placés

« La propriétai­re s’étant opposée à un contrôle de ses installati­ons et des animaux par la DDPP et les forces de l’ordre le 20 décembre 2023, un nouveau contrôle, en relation avec le parquet de

Draguignan, a été programmé puis reporté en raison du démantèlem­ent partiel des installati­ons et de l’annonce du déménageme­nt des animaux sur une autre commune », ont précisé hier les services de la préfecture.

Le 14 mars, les gendarmes intervenai­ent en procédure de flagrant délit et les animaux étaient placés auprès de la SPA de Paris par le parquet de Draguignan. La propriétai­re de ces animaux – « uniquement des chiens et des chats » –, locataire de la parcelle située au 799 route des Mayons, espère les récupérer : « Une fois que je répondrais aux bonnes conditions pour les accueillir sur un nouveau terrain que j’ai trouvé dans le départemen­t ». Elle tient tout d’abord à préciser : «Il n’y a pas de refuge en soi. Je suis propriétai­re des animaux en nom propre ». Elle se savait pressée par son propriétai­re de quitter les lieux. « Je pensais déménager au mois de septembre mais sous la contrainte des amendes, 500 euros par jour, j’ai dû accélérer le mouvement. J’ai été un peu dépassée. J’ai dû chercher quelque chose dans l’urgence en attendant de pouvoir aller sur le nouveau terrain. »

« C’est dommage que ce soit si tard »

Quant aux « graves accusation­s » de maltraitan­ce : « Beaucoup d’animaux, uniquement des chiens et chats, sont arrivés maigres. Mais je les prends comme ils sont. J’ai du mal à en faire grossir deux. » Et les derniers temps, « il n’y avait plus de clôture autour du terrain. J’ai dû maintenir les animaux dans des conditions qui n’étaient pas idéales. Je les attachais et les enfermais plus que d’habitude. »

Elle est consciente que les aménagemen­ts ne répondaien­t pas aux normes. « Ils ont été faits avec des bouts de ficelles. On faisait avec nos moyens. Ce n’est pas comparable avec un refuge qui a des moyens et des subvention­s. »

Chantal Thomas, qui tient un refuge d’animaux lourdement handicapés au Luc, aurait souhaité que l’activité du refuge 3A soit suspendue bien avant. « C’est dommage que ce soit si tard. Combien d’animaux sont morts depuis que l’on a alerté de cette situation ? C’était horrible. Tant mieux pour ceux qui ont été sauvés mais je pense à ceux qui sont partis dans d’atroces souffrance­s. »

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(Photo A. B.) Le 14 mars, les gendarmes sont intervenus et les animaux ont été placés.

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