« Quitte à tuer du flic »
Tout est allé très vite, route de Saint-Antoine-Ginestière. Sur cette colline de l’ouest niçois, un équipage du service local de police judiciaire (SLPJ, ex-sûreté départementale) tente d’interpeller un individu, vraisemblablement dans le cadre d’une enquête. Au volant de sa Toyota Yaris, ce dernier refuse d’obtempérer. Pire : il aurait délibérément foncé en direction des policiers, d’après la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN).
« Elle a tiré pour le sauver »
« Le collègue a valsé sur le pare-brise. L’impact est assez important », s’indigne Laurent Martin de Frémont, délégué départemental d’Unité-SGP police 06. Comme nous avons pu le constater sur place, tout le côté droit du pare-brise est étoilé, et la partie haute enfoncée. « Une collègue a fait usage de son arme. Elle a tiré au niveau des roues et du bloc-moteur, là où elle pouvait, indique le syndicaliste policier. Il était surtout question de sauver le collègue... »
Blessé à l’épaule
Au regard de la violence du choc, les blessures apparaissent relativement légères. Le policier a été blessé à l’épaule. Selon Unité-SGP, il souffrirait d’une luxation. Les sapeurs-pompiers l’évacuent à bord d’une ambulance vers l’hôpital Pasteur 2. Des examens l’y attendaient. Restera à évaluer l’impact psychologique. Le suspect, pour sa part, n’a pas été blessé. « Sans ce tir, le bilan aurait pu être très lourd. » Laurent Martin de Frémont adresse un grand « respect » à sa collègue qui a ouvert le feu. Pour lui, « le cadre de la légitime défense est établi. Il a pris tous les risques pour échapper à la police, quitte à tuer du flic ! »
Maud Marty, procureur de la République de Nice adjoint, confirme que la police a ouvert le feu « dans le cadre d’un refus d’obtempérer et d’une tentative d’homicide sur les fonctionnaires de police, alors que le suspect se trouvait à bord du véhicule. L’individu a été placé en garde à vue. »
Courage salué
Le maire de Nice, Christian Estrosi, a rapidement réagi sur le réseau social Threads, félicitant les policiers « pour leur courage ». Au même moment, police nationale et police municipale barraient l’accès aux lieux de l’agression et de l’interpellation. Le temps pour la police technique et scientifique de procéder aux constatations. Intrigués et compréhensifs, les riverains se passaient le mot : « Il y a eu une altercation avec la police... »