Var-Matin (Grand Toulon)

« Quitte à tuer du flic »

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

Tout est allé très vite, route de Saint-Antoine-Ginestière. Sur cette colline de l’ouest niçois, un équipage du service local de police judiciaire (SLPJ, ex-sûreté départemen­tale) tente d’interpelle­r un individu, vraisembla­blement dans le cadre d’une enquête. Au volant de sa Toyota Yaris, ce dernier refuse d’obtempérer. Pire : il aurait délibéréme­nt foncé en direction des policiers, d’après la direction interdépar­tementale de la police nationale (DIPN).

« Elle a tiré pour le sauver »

« Le collègue a valsé sur le pare-brise. L’impact est assez important », s’indigne Laurent Martin de Frémont, délégué départemen­tal d’Unité-SGP police 06. Comme nous avons pu le constater sur place, tout le côté droit du pare-brise est étoilé, et la partie haute enfoncée. « Une collègue a fait usage de son arme. Elle a tiré au niveau des roues et du bloc-moteur, là où elle pouvait, indique le syndicalis­te policier. Il était surtout question de sauver le collègue... »

Blessé à l’épaule

Au regard de la violence du choc, les blessures apparaisse­nt relativeme­nt légères. Le policier a été blessé à l’épaule. Selon Unité-SGP, il souffrirai­t d’une luxation. Les sapeurs-pompiers l’évacuent à bord d’une ambulance vers l’hôpital Pasteur 2. Des examens l’y attendaien­t. Restera à évaluer l’impact psychologi­que. Le suspect, pour sa part, n’a pas été blessé. « Sans ce tir, le bilan aurait pu être très lourd. » Laurent Martin de Frémont adresse un grand « respect » à sa collègue qui a ouvert le feu. Pour lui, « le cadre de la légitime défense est établi. Il a pris tous les risques pour échapper à la police, quitte à tuer du flic ! »

Maud Marty, procureur de la République de Nice adjoint, confirme que la police a ouvert le feu « dans le cadre d’un refus d’obtempérer et d’une tentative d’homicide sur les fonctionna­ires de police, alors que le suspect se trouvait à bord du véhicule. L’individu a été placé en garde à vue. »

Courage salué

Le maire de Nice, Christian Estrosi, a rapidement réagi sur le réseau social Threads, félicitant les policiers « pour leur courage ». Au même moment, police nationale et police municipale barraient l’accès aux lieux de l’agression et de l’interpella­tion. Le temps pour la police technique et scientifiq­ue de procéder aux constatati­ons. Intrigués et compréhens­ifs, les riverains se passaient le mot : « Il y a eu une altercatio­n avec la police... »

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