Coups de feu à Draguignan : le tireur condamné à 8 mois ferme

« Plus jamais, je vous le jure. »

Même après la décision du tribunal correctionnel de Draguignan le condamnant à huit mois d’emprisonnement ferme, à exécuter sous le régime de la détention à domicile, Ozcan continue de s’excuser. « J’ai agi sous le coup de l’adrénaline et de la peur », avait-il expliqué quelques minutes auparavant. Le but du jeune homme de 25 ans était pourtant bien d’intimider tout son monde ce 17 mars au matin (lire nos éditions précédentes). Il était un peu plus de 10 heures, et alors qu’Ozcan se rendait sur un chantier, il croise la route d’un « cousin éloigné »

qui lui serait débiteur d’une somme de 1 000 euros.

« Je me suis arrêté pour discuter avec lui, pour lui dire que j’avais besoin de cet argent,

détaille le prévenu. Il m’a dit qu’il allait me payer, le ton est monté et il a commencé à me violenter. » L’altercation alerte les personnes présentes alentours puis parvient aux oreilles du père d’Ozcan, qui se rend sur place. « J’ai vu mon père arriver et j’ai eu peur. Il est très malade et le moindre coup peut lui être fatal. »

Paradoxalement, afin de faire retomber la pression, Ozcan décide de se rendre sur son lieu de travail situé « à deux minutes », de se saisir d’un pistolet d’alarme chargé de balles à blanc puis de retourner boulevard Maréchal Juin. « J’ai pris le jouet (sic) et j’ai tiré trois coups en l’air. Pour intimider. »

« Comportement inadapté »

« Vous parlez d’un jouet, mais ce n’était pas un pistolet à eau, le reprend la présidente Julie Gadiollet. Vous avez sorti une arme en pleine rue ! » « Il faut que vous compreniez que quand on sort une arme, même factice, on finit en prison », abonde le procureur Pierre Couttenier. « Son comportement a été inadapté, grave et ridicule, admet Me Laurent Latapie en défense. Il a en conscience. » Prenant en compte le casier vierge du prévenu, ayant par ailleurs la charge financière de ses parents malades, le tribunal ne décerne pas de mandat de dépôt. Mais fait interdiction à Ozcan d’entrer en contact avec son cousin pendant deux ans et de porter une arme, même tirant des balles à blanc, durant cinq ans.