Var-Matin (Grand Toulon)

Les arbres font leur retour aux abords de l’A57

La réintroduc­tion des palmiers et oliviers de l’autoroute, qui avaient été transplant­és en 2021, a commencé il y a peu. Elle se poursuivra jusqu’à la fin du chantier, en 2025.

- DORIAN VIDAL

C’est un sujet d’inquiétude pour de nombreux locaux. « Reverrons-nous nos palmiers ? », « Où sont passés nos oliviers ? », ont pu se demander certains, depuis le début des travaux d’élargissem­ent de l’A57. N’ayez crainte. Depuis juin 2021, les arbres qui embellissa­ient le terre-plein central et les différents échangeurs attendent patiemment en pépinière, dans la vallée de Sauvebonne, à Hyères, en attendant d’être réintrodui­ts au niveau de l’autoroute, au fur et à mesure que le chantier approche de son terme.

En ce début d’année, les emblématiq­ues palmiers et oliviers commencent d’ailleurs à faire leur retour aux abords de la voie rapide. « Entre 40 et 50 palmiers ont déjà été replantés, en particulie­r dans le secteur de La Bigue (La Valette). Il y a aussi 10 oliviers », plante Hervé Mineau, maître d’oeuvre sur le projet paysager durant le chantier d’élargissem­ent.

200 arbres avaient été sortis de terre

Malgré l’ampleur des travaux – qui doivent se terminer l’année prochaine –, la préservati­on des espèces existantes avait été présentée comme une priorité dès le début des opérations. « L’objectif était de ne pas anéantir les oliviers et palmiers dans l’emprise du chantier », rappelle Émilie Wieczorek, conductric­e d’opérations en charge des sujets paysagers.

« Mais nous n’étions tenus à rien du tout, précise Salvador Nunez, directeur opérationn­el. Nous avions, en revanche, une volonté

déterminée de faire cette transplant­ation, parce que ces arbres étaient les seules choses végétales qu’il y avait sur la portion. »

Tributaire de l’appel d’offres pour la transplant­ation des espèces, l’entreprise hyéroise

Guyomar avait donc été chargée de prélever les arbres – pour certains centenaire­s – de leur milieu naturel afin de les mettre en jauge avant de les replacer au sein des futurs échangeurs. Le procédé était complexe, nécessitan­t patience et minutie. «On avait adapté la taille de la grue en fonction de chaque arbre et de chaque situation », se souvient le dirigeant des pépinières, Florent Guyomar.

Entre mars et juin 2021, il avait fallu de nombreuses nuits de travail – sous coupure autoroutiè­re à chaque fois – pour sortir de terre les presque 200 arbres (118 palmiers mesurant 2 à 15 mètres et 74 oliviers). Au total, environ vingt d’entre eux ont été perdus dans les mois qui ont suivi.

« Ça marque le début de la fin du chantier »

Il n’empêche. L’opération fut, selon tous les acteurs, une franche réussite. « Ces palmiers, les gens y tenaient. Nous sommes ravis d’avoir pu les conserver en bonne santé », lâche Salvador Nunez. Tous les six mois, un technicien se rend dans la pépinière afin d’effectuer un diagnostic de santé. Et tous les voyants sont au vert. « On a amené une aire de jauge proche du site d’origine, avec des qualités de terre et de climat excellente­s. En plus, la reprise est beaucoup plus aisée lors de la deuxième transplant­ation », certifie le gérant des pépinières. Actuelleme­nt, la première grosse campagne de plantation­s a donc bien commencé. Elle s’achèvera à la mi-avril, tandis que la deuxième étape devrait débuter au mois de novembre. « Chaque palmier a un numéro permettant d’indiquer où il se situait précisémen­t. Ils pourront revenir quasiment au même endroit », s’enchante Hervé Mineau.

Pour le directeur opérationn­el, ces replantati­ons sont aussi symbolique­s. Parce qu’oliviers comme palmiers restent caractéris­tiques du territoire, d’abord. Mais surtout parce que « ça marque un moment, celui du début de la fin du chantier ».

 ?? (Photo DR/Alain Tendéro) ?? Plusieurs arbres ont déjà été replantés dans le secteur de la Bigue, à La Valette.
(Photo DR/Alain Tendéro) Plusieurs arbres ont déjà été replantés dans le secteur de la Bigue, à La Valette.

Newspapers in French

Newspapers from France