Var-Matin (Grand Toulon)

« Ils n’avaient pas digéré »

Traumatism­e de la Coupe du monde et maintien des cadres : le sélectionn­eur Fabien Galthié a défendu sa stratégie, hier à Marcoussis, après un Tournoi délicat. Mais il croit au rebond.

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Fabien Galthié a dressé le bilan du Tournoi des six nations et évoqué la non-digestion de la Coupe du monde. Le sélectionn­eur du XV de France a tenu une conférence de presse, hier à Marcoussis, quatre jours après la victoire des Bleus contre l’Angleterre (33-31) à Décines, synonyme de deuxième place derrière l’Irlande. Thème après thème, il a balayé les sujets.

Un Mondial pesant

« On a attendu plus de trois mois avant de se revoir mais dans notre fonctionne­ment, on veut donner l’impression de se retrouver le lendemain de l’Afrique du Sud [quart de finale perdu 28-29]. [...]. Pendant ces trois mois, nous avons travaillé sur le passé, le présent, le futur, mais dans le premier cercle, le staff. On a pris du temps pour accepter, dépasser et s’engager sur une nouvelle histoire. Nous [le staff] sommes arrivés sur cette compétitio­n, en ayant retrouvé notre pleine puissance, nous avions basculé sur ce Tournoi. Quand on a accueilli les joueurs, on a projeté les images [du quart] pour travailler sur le rugby, le rationnel.

Thomas Ramos me l’a dit six semaines plus tard : “En voyant les images, ça nous a fait mal.” Les joueurs n’avaient pas digéré pour basculer avec pleine puissance comme nous, le staff. Autre chose : quand on a fait les tests de masses corporelle­s, les joueurs avaient pris de la masse grasse et perdu de la masse maigre, alors qu’ils ont joué quasiment tout le temps en club. [...] Donc on s’est

rendu compte que le travail qu’on avait fait dans le staff avait été fait avec parcimonie avec les joueurs. »

Préserver ses cadres

« Ça serait dommage que l’âge soit un critère éliminatoi­re. [...] Notre ambition est d’amener quasiment la totalité de cet effectif en capacité de jouer la Coupe du monde 2027. [...] On a déjà dû faire face à des forfaits.

Flament, Meafou, Jelonch, Dupont, Ntamack, Gros, Falatea et Romain Taofifenua veille de match face à l’Irlande en ouverture [défaite 17-38]. Et Paul Willemse qui sort au bout de vingt minutes [expulsé face à l’Irlande]. On avait des éléments factuels à affronter. »

La soif de titres

« Après 2017, l’équipe de France n’apparaissa­it plus sur les podiums. Nous, on fait une fois premier ex aequo, sur le premier Tournoi [en 2020], on l’écrit comme ça entre nous, mais on est deuxième en réalité. Ensuite, trois fois deuxième [2021, 2022 et donc 2024] et une fois champion avec le Grand Chelem [2023]. On en est à 20 % de défaites, 77 % de victoires et 3 % de nuls. On a un titre mais, oui, on aimerait se payer plus et le partager avec notre public. On a envie de gagner des titres. J’ai mis la barre très haut, on ne peut plus la baisser, donc forcément on déçoit parfois. Mais on reste très ambitieux et on se dit qu’à un moment, ça va tourner. On croit encore savoir comment s’améliorer. On veut remplir la vitrine des trophées à Marcoussis, on se bat pour ça. »

 ?? (Photo EPA/MaxPPP) ?? « On a le potentiel, les joueurs, le talent pour rivaliser avec les meilleurs », a assuré Fabien Galthié, malgré l’impression mitigée laissée par les Bleus dans le Tournoi.
(Photo EPA/MaxPPP) « On a le potentiel, les joueurs, le talent pour rivaliser avec les meilleurs », a assuré Fabien Galthié, malgré l’impression mitigée laissée par les Bleus dans le Tournoi.

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