Var-Matin (Grand Toulon)

« Non, le vin n’est pas une affaire d’hommes ! »

Alors que Bacchus, la fête des vins et de la gastronomi­e débute aujourd’hui sur la place d’Armes, rencontre avec l’oenologue varoise Régine Le Coz qui démystifie l’art de la dégustatio­n.

- PROPOS RECUEILLIS PAR F. DUMAS

Régine Le Coz est oenologue et donnera trois master classes au salon Bacchus, samedi et dimanche, sur la place d’Armes. Entrée ouverte à tous et succès annoncé.

Comment devient-on oenologue quand on n’est pas issue d’une famille qui travaille dans le vin ?

J’ai eu un parcours original, c’est vrai. Mon père travaillai­t dans l’aéronavale. Pas du tout dans le vin ! Je suis née à Toulon et, pour moi, le vin était un domaine réservé aux hommes et aux curés (rires). En fait, pas du tout. Ce n’est pas une affaire d’hommes. C’est pour tout le monde. J’ai d’abord été comptable chez un négociant en vin qui démarrait à Bandol. Les femmes n’étaient pas en odeur de sainteté à l’époque. Après un BTS viticultur­e oenologie à Hyères, figurez-vous que j’ai participé au premier salon Bacchus il y a trente ans ! Vers l’âge de 40 ans, j’ai décroché mon diplôme d’État en oenologie. J’ai ensuite participé au Mondial du rosé, créé en 2022. Et me voilà de retour à Bacchus trente ans après avec joie !

Qu’allez-vous proposer au public ?

Il s’agit de master classes qui auront lieu samedi à 14 h 30 et 16 h ainsi qu’une autre, dimanche à 14 h 30. L’entrée aux master classes est fixée à 20 euros, mais il y aura des dégustatio­ns de cinq vins. Je préparerai aussi des bouchées provençale­s à déguster. Nous commencero­ns l’événement par une petite introducti­on sur l’histoire de la vigne et du vin, quelques chiffres sur l’économie du vin tout en dégustant un vin de « bouche ». Nous dégusteron­s ensuite un vin effervesce­nt, un vin blanc, un vin rosé, un vin rouge léger, un autre plus corsé et un vin sucré ou muté. Nous goûterons du français et de l’étranger, ce qui nous permettra de voyager.

C’est aussi une manière marrante de découvrir nos régions ?

Bien sûr ! Les rouges légers proviennen­t souvent du Beaujolais, du Val de Loire… Les rouges corsés arrivent du terroir bordelais. Ils sont plus tannés. Un saint-émilion va être plus rond. On découvrira aussi l’histoire des cépages. Le vin est universel. Et c’est une économie énorme : chaque jour, 11 millions de bouteilles sont vendues dans le monde. Enfin, nous verrons comment lire une étiquette, comment constituer une cave, conserver des vins… Le tout de façon très ludique !

Bacchus, 30e édition de la fête des vins et de la gastronomi­e, du 22 au 25 mars. Entrée libre sous le chapiteau, installé place d’Armes à Toulon. Ouverture vendredi de 11 h à 19 h, samedi de 10 h à 19 h 30 et dimanche de 10 h à 18 h 30.

Pour la dégustatio­n offerte par les exposants, vous devez acheter à l’accueil un verre sérigraphi­é au prix de 7 euros.

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(Photo DR) Régine Le Coz.

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