Deux jokers dans la manche
Confronté aux blessures, le HTV s’est renforcé pour cette deuxième phase du championnat. Après Igor Mintogo, il vient d’engager Andell Cumberbatch. Deux beaux CV à la relance.
Par les temps qui courent, croiser un petit nouveau à l’entraînement devient monnaie courante. Après Igor Mintogo il y a trois semaines, le HTV vient de s’attacher les services de l’ailier américain Andell Cumberbatch. Deux pigistes médicaux qui n’ont pas joué cette saison mais qui possèdent de solides références. Preuve que le club se donne tous les moyens d’aller au bout de son rêve de montée.
« On est persuadé d’une chose, c’est qu’on ne peut pas jouer à huit ou neuf lors de cette deuxième phase. Après, il fallait prendre des mecs qui amènent une plus-value, sans bousculer l’équilibre de l’équipe qui est excellent. Il faut donc des gars qui rentrent dans le moule, qui arrivent pour donner dix, quinze, vingt minutes en rotation », explique le manager William Dumas, qui espère avec ces jokers avoir flairé deux bons coups.
Mintogo, « pas là pour croquer les ballons »
Présenté comme un poste 2-3, Igor Mintogo vient de disputer trois matches au relais de Knezevic, l’ailier en grande forme dans cette seconde partie de saison. Joueur complet, son écot s’avère déjà intéressant au shoot, en défense, au rebond (9,3 d’évaluation)… « J’ai pu tout de suite montrer que je pouvais apporter un petit plus. Je suis encore en phase d’adaptation, mais c’est en train de rentrer, confie le Belge, plein d’humilité. Le but, ce n’est pas de croquer les ballons et de venir tout changer, mais de me fondre la dynamique du groupe, qui a huit mois de travail derrière lui. » Avec l’arrivée de Cumberbatch, Mintogo (24 ans, 1,93 m) devrait désormais glisser vers le poste d’arrière - Jean retrouvant par ailleurs une place de meneur. Peu importe
pour le basketteur formé à Lille (1),
qui a saisi la main tendue par Hyères-Toulon, huit mois après une rupture du tendon d’Achille, subie alors qu’il s’entraînait avec Nancy (Élite). C’est qu’après trois bons exercices dans son pays, à Mons, avec qui il a disputé la FIBA Europe Cup, il se voyait bien franchir un palier supplémentaire. Avant de revoir un peu ses plans, sans amertume. « Le choix a été vite fait entre une top équipe de N1, avec un bon coach et sur une dynamique positive, et une Pro B de bas de tableau. Il n’y a pas plus belle opportunité »,
savoure avec une pointe d’accent wallon l’enfant de Braine-le-Comte, près de Bruxelles.
« Je veux apporter de l’énergie et de l’expérience, même en sortie de blessure. Et finir la saison de la
meilleure des manières pour essayer de viser plus haut ensuite », conclut le joker d’Ouattara, qui s’estime à «85ou90%» de ses capacités. «Le reste, ça reviendra en jouant ! »
Cumberbatch, un patch plein d’énergie
Problématique quasi identique pour Andell Cumberbatch. Celui-ci a débarqué mardi dans le Var, où il sera le pigiste... du pigiste Staniulis jusqu’à la fin de saison. Globe-trotter en Europe, l’ailier américain (30 ans, 1,97 m) aux épaules carrées va connaître son quatrième point de chute français, après Vichy, Nancy et Rouen. Club qu’il a grandement aidé à monter en Pro B il y a un an : arrivé pendant l’hiver 2023, il y a cumulé 18,1 d’évaluation en 17 matches – pour trois défaites
à peine. Affichant une palette intéressante pour un poste 3 (13,8 pts à 56 % au tir et 7,4 rebonds !) Oui, mais depuis, il n’a plus joué... « Je suis rentré chez moi, dans le New Jersey, pour régler des problèmes familiaux », explique Cumberbatch, qui a aussi refusé quelques offres l’été dernier. Désormais, il se verrait bien obtenir une deuxième accession d’affilée. «Je veux apporter mon expérience, mon intensité et ma dureté. Ça, c’est tout moi. » Même s’il a l’air affûté, il devra déjà retrouver du rythme et de l’intensité. « Ça pique un peu », souriait-il mercredi après une longue séance d’étirements.
GUILLAUME RATHELOT
1. Il a donc le statut JFL (joueur formé localement). Avec la réserve lilloise, il avait battu le HTV lors de la phase finale de N3 en 2019.