Var-Matin (Grand Toulon)

Le projet d’hôtel 5 étoiles au Cap Brun devant la justice

Porté par Stéphane Lelièvre, le luxueux projet hôtelier des Pins Penchés a vu son permis de construire attaqué par un riverain. Le jugement du tribunal administra­tif sera rendu le 17 mai.

- MATHIEU DALAINE mdalaine@nicematin.fr

Une cinquantai­ne de chambres, deux pavillons « façon Petit Trianon » et vingt millions d’euros d’investisse­ment. C’est ainsi, en 2021, que Stéphane Lelièvre présentait son ambitieux projet d’hôtel 5 étoiles sur le site des Pins Penchés, au Cap Brun. Un établissem­ent au luxe inédit à Toulon, voué à intégrer la prestigieu­se collection LXR Hotels & Resorts de la marque Hilton.

Trois ans et demi plus tard, la constructi­on de cet établissem­ent « aux normes palace », prévue au 3 182 avenue de la Résistance, n’a pourtant pas encore démarré.

Palace moderne vs monument du XXes

Et pour cause : le permis de construire, accordé par la commune le 5 mai 2020, est contesté par un riverain. L’affaire

était jugée hier par le tribunal administra­tif de Toulon.

La SCI du port Magaud, à l’origine du litige, n’est pas n’importe quel voisin. Il s’agit de la famille Dubail, propriétai­re d’une villa située à quelques mètres des Pins Penchés, de l’autre côté du chemin de la mer permettant l’accès à l’anse Magaud. Dotée d’une architectu­re remarquabl­e, la bâtisse du début du XXe siècle est inscrite à l’inventaire des monuments historique­s depuis 2018.

C’est là où le bât blesse, pour le requérant, qui estime que Stéphane Lelièvre n’aurait pas dû pouvoir s’exonérer de l’avis de l’architecte des bâtiments de France (ABF) au moment de déposer son permis. « C’est une affaire remarquabl­e, a expliqué au tribunal l’avocate de la SCI, maître De Foresta. Ce n’est

pas tous les jours qu’un ABF, désormais à la retraite, établit après son délai de réserve qu’il y a eu fraude. » L’avocat de la ville de Toulon, Me Gomme, a assuré, de

son côté, que la commune avait respecté « ses obligation­s ». Et de rappeler que le fameux périmètre de protection de 500 m lié à un monument historique avait été inscrit

au plan local d’urbanisme (PLU) cinq mois après la délivrance du permis. Le conseil de Stéphane Lelièvre, Me Consalvi, a en outre insisté sur la « tardiveté manifeste de la requête ».

Le rapporteur public n’a pas retenu ce dernier argument.

Requête rejetée

Mais le magistrat, dont les conclusion­s sont souvent suivies par le tribunal, a au final rejeté la demande d’annulation du permis de construire, précisant au passage qu’il ne voyait, dans cette « extension limitée d’urbanisati­on », « aucune atteinte aux lieux avoisinant­s ». L’affaire a été mise en délibéré par la présidente. Le jugement sera rendu le 17 mai. Contacté, le restaurate­ur, aujourd’hui à la tête d’une demi-douzaine de tables et de deux hôtels dans la métropole, assure que son projet est « toujours d’actualité » mais n’avoir « aucune idée de la date de démarrage des travaux ».

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(Image DR) Vue d’architecte du projet d’hôtel 5 étoiles aux Pins Penchés.

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