Var-Matin (Grand Toulon)

Sospel : caméras allumées, clap et jet de tomates

Depuis le mois d’octobre, Sospel s’est transformé en studio à ciel ouvert pour accueillir le tournage d’un blockbuste­r américain. Depuis jeudi, et pendant six jours : place à la Tomatina.

- LISA RICORDI lricordi@nicematin.fr

Silence… Ça tourne ! Depuis le mois d’octobre, le paisible village de Sospel est le théâtre d’une agitation inhabituel­le. La place Saint-Michel revêt un costume andalou, pour six jours intensifs d’un tournage hors norme. Le clap de début a été donné jeudi dernier. Une production cinématogr­aphique d’envergure recrée la célèbre bataille de tomates espagnole, originaire de la ville de Buñol : la Tomatina (lire ci-dessous).

En début d’après-midi, un peu avant le début de la séquence, le village prend des allures de ruche en pleine activité. L’atmosphère est sereine, tout en étant exaltée. Alors que les équipes de production s’affairent de toute part pour mettre en place chaque détail, des « shhhht tout le monde en place »,

sont susurrés dans les haut-parleurs.

« Tout le monde joue le jeu »

Pour aller jusqu’à la place SaintMiche­l, « il y a des zones tomatées et des zones non tomatées », nous explique-t-on. Un peu déconcerté­s, nous demandons plus de détails… « Comme la scène représente la Tomatina, une bataille de tomates géante, les figurants sont enduits d’un jus de tomates à base de serviettes en papier mouillées, de colorant et d’un agent rendant le tout gluant. À chaque fois qu’ils quittent le plateau, ils passent dans des cabines, et se nettoient avec des compresseu­rs. » Fascinant. En arrivant face à la Cathédrale Saint-Michel, stupeur. Sous le soleil brûlant, un décor époustoufl­ant aux allures de paysage espagnol en plein été. L’illusion

est réussie. Et puis… « Action!» . Les figurants empoignent leurs tomates en latex, et, vociférant, les balancent dans les airs. Pour les habitants de Sospel, cet événement est bien plus qu’un simple tournage de film. C’est une occasion unique de mettre en valeur

leur village, en partageant leur joie de vivre. Dans les cafés et les boutiques, on échange des sourires et des histoires, créant du lien au sein de cette grande famille éphémère. Pour ce faire, la production s’est complèteme­nt fondue dans le décor. « Il était hors de question d’arriver

en terrain conquis », lance David, en charge de la sécurité de tout le tournage aux côtés d’Étienne et de Christophe, ses collègues. « Les équipes ont pris le temps de comprendre et de s’adapter aux locaux. Des décors éphémères ont été mis en place, cela demande du temps, et c’est très coûteux. Nous surveillon­s le lieu 24 h/24 et 7 jours/7, il faut faire preuve de rigueur, mais surtout, de bienveilla­nce et de compréhens­ion. Il n’y a eu aucun accroc avec les gens. Tout le monde joue le jeu », confie-t-il, en soulignant à quel point il s’épanouit durant ce séjour. Un « esprit de camaraderi­e » a pris racine entre visiteurs et résidents. «Ilyaune ambiance festive dans tout le village, des gens viennent de tous horizons, ils sont super-sympas ! Il y a aussi des touristes, tout le monde discute, ça crée du lien et depuis qu’ils sont installés, nous n’arrêtons pas de travailler », se réjouit Vinny, gérante du bar « le Zèbre ». Cette production a mobilisé un casting important et une logistique colossale. Des profession­nels du cinéma côtoient les habitants, et chacun joue son rôle dans cette mise en scène grandiose. Les projecteur­s brillent sur Sospel, mettant en lumière un moment de magie et de solidarité, durant lequel une petite communauté accueille le monde, pour célébrer la folie enjouée de la Tomatina.

 ?? (Photo Lisa Ricordi) ?? La place Saint-Michel, transformé­e en Buñol, ville espagnole, pour tourner une scène reproduisa­nt la fête traditionn­elle de la « Tomatina ».
(Photo Lisa Ricordi) La place Saint-Michel, transformé­e en Buñol, ville espagnole, pour tourner une scène reproduisa­nt la fête traditionn­elle de la « Tomatina ».

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