Nice : « Ils prennent la Prom’ pour une piste de décollage »
Une centaine de policiers ont été déployés dans la nuit de samedi à dimanche à Nice, Antibes, Cannes, Grasse, et Cagnessur-Mer, pour une opération de contrôles routiers d’envergure.
À Nice, soixante policiers nationaux et municipaux ont mené conjointement l’opération entre 3 et 5 heures du matin, promenade des Anglais. « C’est un axe particulièrement accidentogène. Plusieurs décès de motards et piétons sont à déplorer depuis le début de l’année, ainsi qu’une dizaine de blessés avec des séquelles et des traumatismes. On a quasiment doublé par rapport à l’année dernière à la même période. On sent un relâchement des pilotes de deuxroues », note Florent Mion, directeur adjoint de la Direction interdépartementale de la police nationale (DIPN).
« On a choisi les heures profondes »
En cause, « l’alcool, les stupéfiants parfois, l’usage du téléphone portable au volant et aussi la vitesse. Certains prennent la promenade des Anglais pour une piste de décollage. On a choisi les heures profondes, où les comportements commencent à se dégrader ».
Le conducteur d’une berline grise est prié de s’arrêter. Il vient d’être flashé à 76 km/h sur cet axe limité à 50 km/h. Son taux d’alcool s’établit à 0,67 mg par litre d’air expiré. Il est conduit à la caserne Auvare par un équipage de police nationale. «En plus, on ne sort jamais », souffle sa passagère, dépitée.
Près d’1 g d’alcool dans le sang
Quelques minutes plus tard, une quinquagénaire refuse de s’arrêter et poursuit sa route. Les policiers lancent un « stop stick » sous le véhicule. Ses pointes entrent en contact avec les pneus qui se dégonflent aussitôt. L’automobiliste est interceptée un peu plus loin et soumise à l’éthylotest : 0,48 mg, soit près d’1 g d’alcool dans le sang. Elle est conduite au commissariat dans le cadre d’une procédure ouverte pour délit de fuite et conduite en état d’ivresse.
« On a peut-être évité un drame, relève une policière.
Elle aurait pu tuer quelqu’un sur la route ».
À 3 h 50, le pilote d’un deuxroues tente de se soustraire au contrôle, il franchit le terre-plein central de la promenade, jette sa moto sur le côté et prend la fuite en courant tout en se débarrassant de son casque et de son blouson noir. Il se réfugie au dernier étage d’un immeuble, où il est interpellé par la police, menotté, et conduit à la caserne Auvare. Après vérification, il pilotait son engin sans permis et sans assurance.
Un SUV Volvo est contrôlé à 75 km/h. Sa conductrice est positive à l’alcool, à 0,68 mg. Son passager ne pourra pas non plus prendre le volant, ne serait-ce que pour garer le véhicule immobilisé. « J’ai bu toute la journée », confie-t-il tout en appelant sa mère pour lui demander de venir le chercher. Le contrôle se poursuit.
« Il y en aura d’autres », prévient le commissaire général.
Un bilan qui fait peur
Dans les Alpes-Maritimes cette nuit-là, 167 véhicules, soit 233 personnes, ont été contrôlés. La DIPN a relevé deux refus d’obtempérer, cinq conduites sous stupéfiants, huit en état alcoolique. Huit amendes forfaitaires ont été dressées pour consommation de stupéfiants. Vingt-sept procès-verbaux électroniques ont été dressés.
Une personne sous le coup d’un mandat d’arrêt a été appréhendée.