Le groupe Parlym s’allie à Dimeo POUR GRANDIR DANS LE NUCLÉAIRE
L’ETI d’ingénierie, qui emploie 1 400 salariés et vise les 300 M de chiffre d’affaires d’ici 2030, vient d’acquérir la PME varoise sous-traitante de Naval group et Technicatome.
Les appels d’offres, un lieu de concurrence féroce entre sous-traitants ? Pas toujours ! La rencontre entre le groupe d’ingénierie marseillais Parlym et le constructeur de pièces mécaniques six-fournais Dimeo en est la preuve. Depuis le 21 mars, la PME varoise de 35 salariés, fondée en 1948 par Marcel Di Méo, est devenue une filiale du géant Parlym, qui emploie 1 400 salariés et a dépassé en 2023 les 220 de chiffre d’affaires. Mais avant de se marier, les deux sociétés étaient déjà partenaires, depuis neuf mois, en particulier sur le secteur du nucléaire, où Dimeo s’est fait un nom, depuis les années soixante-dix.
« Technicatome, dont Parlym est le premier fournisseur d’études et pour lequel Dimeo fabrique des éléments de chaufferie nucléaire, était demandeur d’un prestataire capable de faire les deux activités. On s’est dit quitte à s’associer, autant aller au rachat ! », commentent Christophe Arzano, directeur général du groupe Parlym et Michel Di Méo, directeur général de Dimeo et fils du fondateur. Le sexagénaire, dont les enfants ne souhaitent pas prendre la suite, cherchait aussi un repreneur capable d’assurer la continuité de l’entreprise, réputée pour la qualité de ses travaux de soudure et chaudronnerie, et sa capacité à réaliser des pièces de précision, notamment pour le secteur de la Défense.
« Sur les sous-marins de type Barracuda, Dimeo fournit une partie des équipements auxiliaires du réacteur et nous venons de remporter avec Parlym le même type de contrat, mais sur la génération suivante, le programme SNLE 3G » , détaille Michel Di Méo, qui reste propriétaire des murs et s’apprête à investir dans l’atelier six-fournais pour doubler sa surface. Le nouvel actionnaire Parlym va injecter 1 M€ dans l’acquisition de nouvelles machines et enrichir l’outil de production déjà performant. Il est notamment doté d’une piscine de 8 mètres de fond, qui permet de qualifier les éléments fabriqués à la demande de l’industrie du nucléaire. « Nous réalisons par exemple les machines qui contrôlent
« Dimeo c’est 3 M€ de chiffre d’affaires, qui devraient tripler avec cette alliance. »
les cuves des réacteurs des sous-marins et du porte-avions mais aussi des centrales d’EDF », précise encore le dirigeant. L’énergéticien est aussi un point commun avec Parlym, dont il est le premier client dans le segment nucléaire et le cinquième tous segments confondus.
Autant dire que l’accélération du nucléaire en France est déterminante dans le rapprochement entre ces deux entreprises. « Aujourd’hui le nucléaire représente 20 % du chiffre d’affaires et les énergies renouvelables 5 %. L’objectif est d’atteindre 55 % de chiffre d’affaires décarboné d’ici 2027 », précise Christophe Arzano, pour qui le nucléaire, dont tous les grands acteurs sont clients de Parlym, fait clairement partie de l’équation, tout comme l’éolien flottant ou encore l’accompagnement vers la décarbonation des raffineries, puisque le premier métier du groupe marseillais est celui de la construction d’usines d’oil and gas en Afrique.
Depuis sa diversification dans le nucléaire, à partir de 2011, les quatre associés qui détiennent l’intégralité du capital de Parlym avec une dizaine de cadres de l’entreprise, se sont fixé une feuille de route ambitieuse : atteindre 300 M€ de chiffre d’affaires d’ici 2030. Au rythme d’une centaine au moins de recrutements et d’une opération de croissance externe par an. «Aujourd’hui nous comptons une vingtaine de sociétés », ajoute le dirigeant. L’intégration de Dimeo, qui dispose à la fois des compétences et d’un beau portefeuille de clients (dont Naval Group ou Thales Alenia space), s’inscrit parfaitement dans cette stratégie. La PME varoise conserve d’ailleurs son nom, tout en devenant filiale de Parlym. Et devrait donc doubler sa taille, en effectifs et en surface. Soudeurs, tourneurs, fraiseurs et chaudronniers sont particulièrement recherchés. « Aujourd’hui le frein ce sont les ressources », rappelle Christophe Arzano. Et c’est auprès de la PME Dimeo que l’ETI Parlym va les trouver.
Visite de l’aéroport du Castellet pour les adhérents de Delta.