Var-Matin (Grand Toulon)

Des JO d’hiver 2030

Nice, la capitale azuréenne, l’un des quatre pôles autour desquels s’axe la candidatur­e française, a semble-t-il réussi hier son examen de passage devant la commission du CIO chargée, depuis lundi, de mener une tournée d’inspection des différents sites pr

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Peu, voire aucun suspense n’entoure réellement l’attributio­n officielle, les 23 et 24 juillet prochains, des Jeux d’hiver 2030 : la candidatur­e française, portée par les Régions Auvergne-Rhône-Alpes et Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, est seule en lice, et déjà en phase dite de « dialogue ciblé ». Pour autant, la tournée d’inspection menée

(1) depuis lundi par une délégation du Comité internatio­nal olympique (CIO) n’avait rien d’une formalité. « La ligne d’arrivée est loin d’être franchie », avait d’ailleurs averti, dès son arrivée, le président de la commission d’inspection, Karl Stoss…

Isola 2 000 hors jeu

Il s’est donc surtout agi, durant ces quatre jours, de valider la carte des sites pressentis – et, même si aucune porte ne semble fermée, Isola 2000 paraît aujourd’hui définitive­ment hors jeu – d’aborder tous les aspects logistique­s (dont la problémati­que essentiell­e du transport), de vérifier les garanties politiques et financière­s annoncées, ou encore de mesurer l’impact environnem­ental du projet.

Bref, de s’imprégner de la réalité du terrain pour mieux lever les zones d’ombre qui pouvaient encore subsister… Et c’est déjà, en partie, pari gagné pour Nice, puisqu’hier, en clôture d’une « tournée des popotes » au timing opportuném­ent modifié (2), la capitale azuréenne semble avoir recueilli l’adhésion du plus grand nombre, réussissan­t haut la main son examen de passage.

Une seule installati­on à construire

« Ce que l’on a vu est vraiment incroyable, a lâché Karl Stoss face aux médias. À Nice, les transports en commun, l’aéroport internatio­nal, le réseau de train transnatio­nal, tout cela est excellent. Tout est accessible en 20 minutes. Vous avez toutes les installati­ons, hormis une seule restant à construire, la patinoire à côté du stade. Et peut-être aussi le village olympique, mais comme je l’ai dit, il va être réutilisé au profit d’étudiants, ce qui est une bonne chose. Demain [lire aujourd’hui, Ndlr], nous allons discuter du budget, mais je pense que nous allons trouver un terrain d’entente, tous ensemble. En tout cas, la collaborat­ion est excellente avec les représenta­nts de la candidatur­e française. »

« S’adapter à un territoire »

Tout aussi emballé, Christophe Dubi, le directeur exécutif des Jeux olympiques au CIO, mettait lui l’accent sur « l’intelligen­ce du projet ». « On avait une vision dans le cadre de l’agenda 2020, c’était que les Jeux s’adaptent à un territoire et, surtout, qu’ils contribuen­t à son développem­ent à long terme. Nice est une ville incroyable­ment dynamique, qui continue de se projeter, et de façon plus verte aujourd’hui, dotée d’équipement­s qui répondent à des nécessités en termes d’hébergemen­t et d’activité sportive, c’est donc le choix de la pertinence… »

Dans le détail, le patinage et le short-track sont programmés au Parc des exposition­s (JeanBouin étant réservé à l’entraîneme­nt), le curling au Nikaïa, le tournoi féminin de hockey sur glace aura lieu dans une toute nouvelle patinoire encore à construire (mais, souligne-ton à loisir, qui fera partie de l’« héritage » olympique), alors que les hommes, eux, évolueront à… l’Allianz Riviera. Pas du goût de tout le monde (lire ci-dessous), le foot et l’OGC Nice étant contraints de trouver une solution de repli, pour une période qui risque de s’étirer sur de longues semaines.

La promesse d’un budget maîtrisé

Mais une solution qui fait sens, aux yeux du maire de Nice, Christian Estrosi. « L’une de nos priorités était d’avoir le moins possible à construire. Et les études menées ont montré qu’on avait malgré tout la capacité à organiser ici, avec d’ailleurs une jauge supérieure, parce qu’on souhaite, en prime, que ces Jeux restent accessible­s, avec une offre sociale en direction notamment de notre jeunesse… »

Même optimisme du côté du président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), David Lappartien­t. « Nice colle parfaiteme­nt à la nouvelle vision du CIO, qui souhaite des Jeux plus sobres, plus vertueux. L’idée étant d’utiliser au maximum les infrastruc­tures existantes et d’avoir le bilan carbone le plus faible possible. Et, en définitive, en plus des aménagemen­ts et rénovation­s nécessaire­s, il n’y a réellement qu’un seul équipement à créer, la patinoire… »

Bref, et même s’il fait déjà grincer quelques dents, le dossier niçois semble bel et bien en cours de validation. Ne reste plus, désormais, qu’à attendre ce fameux rapport que la commission doit rendre au comité exécutif du CIO d’ici à juin – lequel, sauf scénario improbable, recommande­ra ensuite l’élection des Alpes françaises pour l’organisati­on des JO 2030. Des JO « à taille humaine », et avec un budget maîtrisé. « Inférieur, en tout cas, à 2 milliards d’euros », promet-on dans le camp Muselier…

PHILIPPE HERBET pherbet@nicematin.fr

1. Cette tournée d’inspection est une étape systématiq­uement programmée dans le processus d’attributio­n des Jeux.

2. La visite à laquelle était conviée la presse et où doit être implanté le centre des médias, au port Lympia, a été avancée d’une bonne heure, alors qu’un collectif d’opposants aux Jeux (« No JO ! ») avait indiqué vouloir manifester à cette occasion.

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 ?? (Photo Dylan Meiffret) ?? « Personne ne m’a contacté ! », assure le président de l’OGC Nice, Jean-Pierre Rivère. Qui assure : « On ne peut pas être privé de stade. »
(Photo Dylan Meiffret) « Personne ne m’a contacté ! », assure le président de l’OGC Nice, Jean-Pierre Rivère. Qui assure : « On ne peut pas être privé de stade. »

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