Toulon, l’envie d’avoir envie
Bien que battu à La Rochelle (27-17), Toulon a démontré, avec une équipe remaniée, qu’il avait du caractère. Et pas juste les titulaires. Tout un groupe.
Alors oui, dimanche soir à Deflandre, Toulon a perdu. Oui, battue 27-17, la bande à Mignoni revient sans le moindre point de La Rochelle. Et pourtant. Derrière ce revers se cache peut-être autre chose. L’envie d’un groupe. Et pas seulement de quinze joueurs, adoubés comme titulaires, suppléés par huit remplaçants, au gré de la physionomie d’un match. Non, c’est bien plus que ça. Parce qu’on ne va pas se mentir, au coeur de la Charente-Maritime, on promettait l’enfer aux Toulonnais.
Avant d’affronter le double champion d’Europe en titre, Pierre Mignoni avait effectué treize changements dans son XV de départ. Rien que ça. Et pourtant, sur le terrain, ces joueurs ont, pendant longtemps, semé le doute dans les esprits rochelais. Pour sa première comme capitaine à la tête de l’équipe professionnelle, Matthias Halagahu, pur produit de la formation toulonnaise, n’a « rien à reprocher à [ses] mecs ». Et au deuxième ligne de 22 ans de détailler : «Jesuistrèsfierde tout le monde. On s’est envoyé jusqu’à la fin. On ne s’est pas lâché. On s’était dit des choses dans la semaine, en avant-match, et je trouve que l’on a respecté ça. Forcément, je suis frustré parce que je pense que l’on méritait largement mieux. On méritait au moins un point. »
« Le plan était bon »
Dimanche soir, les coéquipiers du capitaine Halagahu n’ont pas fait tout bien, non. Des ballons sur des lancements, ils en ont fait tomber. Des pénalités, ils en ont concédées – 15 au total (!), contre une moyenne de 9,1 par match depuis le début de la saison –. Mais contrairement à la victoire face à Toulouse, ces fougueux Varois ont semblé dominer physiquement. Ou, au moins, combattre sur tous les points de rencontre. «Sur ce match, pas mal de joueurs qui avaient eu un peu moins de temps débutaient. On se devait d’apporter de la fraîcheur et de démarrer fort. Il fallait donner le maximum pour rester dans le match et que notre banc puisse faire la différence, poursuit Matthias Halagahu. Le plan était bon… L’exécution pas loin d’être parfaite. Mais ça se joue à rien. Je suis certain que si on continue comme ça, avec cet état d’esprit, on peut faire quelque chose cette année. »
Bousculer la hiérarchie
Malgré la frustration, Maxime Petitjean, responsable de la stratégie du jeu au pied, s’est voulu lui aussi positif. Il s’explique : « Le comportement des mecs a été bon. Sur ce match à La Rochelle, nous n’avons fait de cadeau à personne. Si on a fait attaquer les joueurs alignés, c’est parce qu’on était convaincu de ce qu’ils pouvaient apporter. »
Pierre Mignoni l’avait annoncé dans la semaine, à Deflandre, certains Toulonnais pourraient s’offrir le droit de bousculer la hiérarchie pour la fin de saison. Force est de constater que dimanche soir, certains ont peutêtre été en passe de le faire. Maxime Petitjean confirme : « Malgré la défaite, on est très fier des joueurs. C’est de bon augure pour la fin de saison. Ce match va nous obliger à nous gratter peut-être un peu plus la tête pour faire les compositions d’équipe. » Et se creuser la tête, tous les coaches du monde ne demandent que ça. Alors oui, c’est plutôt bon signe !
« Ce match va nous obliger à nous gratter peut-être un peu plus la tête pour faire les compositions d’équipe »