Var-Matin (Grand Toulon)

Touch rugby: filles et garçons dans le même pack

Le sport se conjugue généraleme­nt au masculin ou au féminin. Mais à Toulon, le touch rugby mixte attire de plus en plus de pratiquant­s… et de pratiquant­es.

- GAUTIER GUIGON gguigon@nicematin.fr

Trois filles, trois garçons, un ballon ovale. Mais pas de plaquage ni de mêlée. Le touch rugby, ou « touch » pour les intimes, est un sport inspiré du rugby à XIII et très pratiqué en Australie et en Nouvelle-Zélande. Un jeu d'évitement, sans contact physique, basé sur la vitesse et l’agilité. Et c’est un des seuls sports collectifs à pouvoir se pratiquer en équipes mixtes.

« La mixité, un travail d’équipe »

« Parfois on nous dit qu’on joue au loup glacé ou au chat perché, parce que ce sport n’est pas encore assez connu, plaisante Justine Estanislao, 31 ans. Pour cette joueuse expériment­ée, qui disputera le championna­t du monde de touch féminin à Nottingham dans deux mois : au début les gars ont tendance à ne pas passer le ballon aux filles, mais ensuite ils nous font confiance, et la barrière entre femmes et hommes s’efface. La mixité, c’est vraiment un travail d’équipe ».

« Dans ce sport, ce n’est pas la taille qui compte mais l’agilité à la main, observe Patrick, joueur de rugby et membre du club Toulon touch. Les petits sont même plus rapides car ils ont de meilleurs appuis au sol ». Une excellente condition physique est cependant primordial­e pour pratiquer cette activité cardio, ultra rapide, et aussi tactique.

« On passe environ une minute sur le terrain où on donne tout, puis on sort, donc c’est que du fractionné », explique Justine. Les changement­s de joueurs sont fréquents, en général après une attaque et une défense. Mais le jeu, lui, ne s’arrête jamais. Pas le temps de s’ennuyer quand on est spectateur. « Le jeu reste fluide, c’est un collectif qui s’exprime », constate Jean-Michel Moraitis, joueur au Toulon touch.

Un club d’élite

« La difficulté du mixte c’est le partage des compétence­s, les filles sont plus techniques et les garçons plus physiques », constate Eric Grimaldi, entraîneur et président-fondateur du club en 2005.

« Ce qui me plait dans le mixte c’est la cohésion, l’ambiance, la vitesse de jeu et le fait que les garçons comme les filles apportent

des qualités à l’équipe », rapporte Romane, au club depuis ses 9 ans. Pour Flavien Leclerc, 29 ans, ancien joueur de l’équipe de France et au club depuis 2011 «la grosse différence c’est surtout en dehors du terrain. On se change chacun dans son vestiaire, donc l’esprit de groupe est différent. Mais ça ne nous empêche pas de vivre des moments conviviaux ».

Avec une centaine de licenciés, dont 30 % de femmes, le Toulon touch est aussi le premier club français à avoir créé sa propre école.

Si l’équipe masculine est quatre fois championne de France, l’équipe mixte évolue actuelleme­nt en National et vise l’élite la saison prochaine. Les phases finales auront lieu les 22 et 23 juin, à Clermont-Ferrand.

 ?? (Photo Camille Dodet) ?? L’équipe du Toulon touch mixte s’entraîne les lundis et vendredis soir au stade Léo-Lagrange.
(Photo Camille Dodet) L’équipe du Toulon touch mixte s’entraîne les lundis et vendredis soir au stade Léo-Lagrange.

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