Sainte-Anne, parenthèse enchantée de la bravade
Dernière séquence de cette 466e célébration des bravades de Saint-Tropez, où l’allégresse a dominé ce rendez-vous sur les hauteurs du village.
La Marseillaise des Bravadeurs a résonné, hier, comme un dernier rappel : qu’entre les murailles de Saint-Tropez, la bravade est éternelle et que la boucle de cette 466e célébration n’est qu’un jalon de plus de cette histoire sans fin. Une bataille du souvenir, celle de la protection de la ville au nom du saint.
La nuit précédente avait été courte, les bravadeurs et les familles tropéziennes accompagnant leur Saint jusqu’en son écrin, la clique rivalisant d’ardeur face aux déflagrations des tromblonades. Ce samedi, changement de décor. Plus apaisé. L’Ermitage de Sainte-Anne, sur le mont Pécoulet, fait figure de havre de paix après deux jours où le vacarme des armes a protégé les traditions. L’instant où les corps reprennent leur souffle. Après la messe d’actions de grâce, les nappes déployées sous les arbres pour le pique-nique débordent de joie et de rires. Un moment à part, coupé du monde qui semble d’un coup très loin. Une parenthèse qui s’étire avec les farandoles endiablées et les envolées vers le ciel.
« Quelle communion ! »
Ce qui fera dire au cepoun Serge Astezan, lors du vermouth d’honneur : « Quelle descente de SteAnne. Quelle communion!» C’est aussi dans l’adversité que l’on mesure la force d’une tradition. « Impérial » capitaine de ville qui a dompté les coups du sort et qui partagera à jamais un souvenir ému de cette bravade avec son état-major, dévoué. « Ces moments nous appartiennent, rien ne peut les troubler », savoure Christian Reynaud.
Une bravade colorée cette année par la présence d’un équipage du SNA Suffren (dont la cité tropézienne
est marraine) et d’amis américains : la représentante de la 3e division d’infanterie U.S. qui a
débarqué sur les côtes varoises en 44, et dont les mots ont touché, tant elle fut subjuguée par le poids de l’histoire tropézienne et la défense intacte de cette fidélité sacrée.