Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Marcel Desailly : sa fille veut le rencontrer

Le 15 mars, la justice a confirmé en appel la paternité de l’ex-internatio­nal de football. Après vingt années de combat judiciaire, la Seynoise de 24 ans n’espère qu’une chose : « Le rencontrer »

- P. POLETTO

La dernière fois qu’elle a eu un contact avec Marcel Desailly, celui qui a été judiciaire­ment baptisé, à de nombreuses reprises, comme son père, Aïda Mendy avait deux ans. Elle n’en a aucun souvenir. Sa mère, Hélène se souvient de ses instants dans les couloirs du Vélodrome à Marseille. Quelques minutes passées avec Aïda, mais surtout les derniers… Si le 15 mars, la cour d’appel d’Aix-en-Provence a confirmé la filiation de l’ancien joueur de l’équipe de France avec la Seynoise, désormais âgée de 24 ans, voilà près de vingt ans que les procédures s’enchaînent et, qu’à chaque fois, M. Desailly est mis en touche.

« Mon rêve est de lui parler »

Durant la minorité de la jeune femme, Me Jean-Claude Guidicelli s’était démené face au champion du monde 1998 - qui a toujours refusé de se soumettre à des prélèvemen­ts sanguins - pour obtenir des subsides pour l’enfant. Un droit que la justice lui avait ac- cordé. À sa majorité, la Seynoise a fait le choix de poursuivre le désormais commentate­ur sportif, par ailleurs père de quatre enfants, en reconnaiss­ance de paternité. A deux reprises, à Toulon ( en 2012) et à Aix- en- Provence récemment, les magistrats ont consacré la filiation. Mais que cherche vraiment Aïda en poursuivan­t ses actions contre un homme qui l’ignore totalement ? « Je suis une fille qui a envie d’être reconnue et la seule chose dont je rêve est de le rencontrer et de discuter avec lui. Je suis sa photocopie ! Même s’il ne me calcule pas, il est mon père. J’estime que mes démarches sont normales. Je ne suis pas née de père inconnu ». Son père est connu. Reconnu. À ceux qui l’accusent sur les réseaux sociaux d’engager de telles procédures en vue d’un héritage, elle répond avec force. « La seule chose que je veux, c’est le voir ! L’argent ne m’intéresse pas ». Me Casanova, son avocat, l’interrompt : « Elle n’a d’ailleurs pas demandé de dommages et intérêts. Ce qu’elle aurait pu faire ».

Pas une histoire d’un soir

À ses côtés, sa maman Hélène est un soutien infaillibl­e. « C’est difficile pour ma fille d’être abandonnée comme cela. Aïda n’est pas l’enfant d’une nuit. Il n’a pas été piégé. Nous avons eu une véritable relation. À un moment donné, il faut assumer ses responsabi­lités. Il devrait se souvenir de son histoire personnell­e. Il est un enfant adopté », indique-t-elle. Même si la décision peut être l’objet d’un renvoi devant la Cour de cassation (lire par ailleurs), la mère et la fille restent sereines. « Mon plus beau cadeau serait de le rencontrer », ne cesse de répéter Aïda en conclusion.

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(Photo Dominique Leriche) Aïda et sa mère Hélène dans le bureau de leur avocat, Me Frédéric Casanova.

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